Le prix d’affranchissement des courriers et des colis augmentera en moyenne de 7,4 % au 1er janvier 2026, avec notamment une hausse de 9,35 % pour la lettre verte pour les envois du quotidien, qui passera à 1,52 euro, contre 1,39 euro aujourd’hui.
Le 1er janvier 2025, les tarifs postaux avaient déjà augmenté, en moyenne, de 7,8 %, le prix du timbre vert passant à l’époque de 1,29 euro à 1,39 euro, soit une hausse de plus de 6,8 % (après + 11,20 % en 2024).
Le timbre vert à l’effigie de Marianne, sous la barre de 1 euro en 2020, à 0,97 centime, ne coûtait que 0,53 euro en 2010, puis 0,73 euro en 2017 (à l’époque existait un tarif plus économique, Ecopli, à 0,71 euro), avant de passer 0,80 euro en 2018 (Ecopli à 0,78 euro)… Le tarif postal « courant » a donc pratiquement doublé en huit ans.
La Poste justifie cette hausse des tarifs par la nécessité « d’assurer la pérennité du service universel postal avec une qualité élevée », alors que la baisse continue du nombre de lettres transportées fait diminuer les revenus de La Poste depuis des années.
Un rapport de la Cour des comptes de février 2025 relevait ainsi que « la branche Services-Courrier-Colis doit faire face à la chute de l’activité courrier : en 2023, elle ne représente plus que 15 % du chiffre d’affaires du groupe, contre près de 50 % en 2010 ». Et de 18 milliards de lettres acheminées en 2008, le trafic postal, passé à 6 milliards en 2023, pourrait dégringoler à 3 milliards à l’horizon 2030.
Autre facteur d’augmentation, La Poste vient d’être renouvelée pour dix ans dans son mandat de prestataire de service universel postal, qui garantit notamment une distribution six jours sur sept. Ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) ne sont pas intégralement financées par l’Etat.
Ce manque à gagner a coûté à La Poste 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023, selon M. Wahl, le PDG de l’entreprise, désormais depuis le 25 juin à la présidence par intérim du conseil d’administration du groupe public, Philippe Bajou ayant été nommé directeur général délégué.
Timbres en ligne moins chers
Dans le détail, au 1er janvier 2026 :
– le tarif de la lettre verte, pour les envois non urgents du quotidien, qui était de 1,39 euro en 2025, s’élèvera à 1,52 euro ;
– le prix d’une lettre recommandée jusqu’à 20 grammes sera porté de 5,74 euros à 6,11 euros ;
– celui de la lettre « services plus », pour les envois de documents importants, passera de 3,15 euros à 3,47 euros ;

– le tarif de l’e-lettre rouge, pour les envois urgents distribués le lendemain, sera porté de 1,49 euro à 1,60 euro ;
– le prix de la lettre internationale jusqu’à 20 grammes – pour tous les pays du monde – évoluera de 2,10 euros à 2,25 euros.

Le tarif du sticker « suivi », qui permet aux particuliers de disposer d’informations sur la distribution de tous leurs courriers qui en sont munis, restera à 0,50 euro.
La Poste souligne que les clients du service en ligne de timbres à imprimer chez soi (MonTimbrenLigne) bénéficieront de remises « en fonction du poids de leur lettre par rapport au tarif public classique ». Ainsi, par exemple, la lettre verte sera disponible au prix de 1,49 euro (au lieu de 1,52 euro).
En outre, concernant les entreprises, les augmentations s’élèveront en moyenne à + 4,1 % pour le marketing direct et à + 6,2 % pour le « courrier industriel de gestion ».
Enfin, les tarifs des Colissimo envoyés par les particuliers augmenteront en moyenne de 3,4 %, toutes destinations confondues (France et international). Seule bonne nouvelle, La Poste signale que « les tarifs d’envoi des colis entre la métropole et l’outre-mer baisseront de près de 5 % compte tenu de la détente sur le coût du fret aérien »…
L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) précise que la hausse tarifaire prévue pour la période 2026-2029 devra être plafonnée à 7,5 %.
Parmi les plus chers en Europe
Selon un raisonnement qui pourrait prêter à rire, la hausse des prix n’entraînera pourtant pas d’augmentation du budget des ménages pour les services postaux, fait valoir La Poste : « En 2025, le budget d’un ménage en produits postaux représente 28 euros par an en moyenne. » Or, « compte tenu de la baisse d’envois de courriers, cette dépense en produits postaux devrait s’afficher en diminution de 6 % en 2026 ». Vite, que les communications épistolaires disparaissent ! Cela ne coûtera plus rien aux non-usagers !
Pour sa part, le syndicat SUD-PTT – qui appelle à « un débat national sur le service public postal » – souligne que « l’augmentation régulière des tarifs (…) risque de devenir exponentielle avec les années à venir », avec la poursuite de la diminution du volume de courrier. « Cette stratégie suicidaire est très largement discutable, alors que La Poste affiche un bénéfice de 1,4 milliard d’euros et que le choix de supprimer le timbre rouge [remplacé par l’e-timbre rouge en 2023] n’a fait qu’accélérer cette baisse de volume. »
En Europe, la France se situe parmi les pays les plus chers pour l’acheminement du courrier. Selon l’édition 2023 du rapport sur le prix du timbre en Europe (Letter Prices in Europe), publié par la Deutsche Post, en 2023, seuls l’Estonie, la Lituanie, la Grèce, la Norvège, l’Islande, la Finlande, la Belgique, l’Italie et le Danemark dépassaient la France (1,43 euro, contre 4,30 euros pour le Danemark).
Pour sa part, la Bundesnetzagentur (l’Agence fédérale allemande des réseaux) a calculé pour 2025 un prix moyen « réel » pour l’envoi d’une lettre standard au régime intérieur qui tient compte, entre autres critères, de l’inflation. Avec un prix moyen « réel » de 1,85 euro, la France n’est plus dépassée que par la Suède, la Norvège, l’Islande, la Finlande et le Danemark (qui émarge à 3,84 euros), la moyenne européenne s’établissant à 1,26 euro.
Il est encore temps de faire vos « provisions » de timbres aux anciens tarifs pour anticiper les augmentations à venir et réaliser quelques économies…