Les présidents français et algérien ont échangé au téléphone ce lundi 31 mars.
Ils ont acté que leur relation devait être plus « sereine ».
Les tensions étaient vives entre Paris et Alger depuis l’été dernier.
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Crise diplomatique entre la France et l’Algérie
Les brouilles diplomatiques entre la France et l’Algérie ne seront-elles bientôt plus qu’un lointain souvenir ? C’est ce qu’espèrent Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune après leur échange au téléphone ce lundi 31 mars. Selon un communiqué commun, ils ont convenu d’une relance de la relation bilatérale après des mois de crise, qui doit se concrétiser par une reprise de la coopération sécuritaire et migratoire.
Le chef de l’État français a « réitéré sa confiance dans la clairvoyance du président Tebboune et appelé à un geste de clémence et d’humanité » envers l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien.
Ils ont convenu que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l’Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des 2 pays (…) exigeaient le retour à ce dialogue
Ils ont convenu que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l’Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des 2 pays (…) exigeaient le retour à ce dialogue
Communiqué commun d’Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune
« Les deux chefs d’État ont réitéré leur volonté de renouer le dialogue fructueux qu’ils avaient consacré avec la Déclaration d’Alger d’août 2022 et qui s’était traduit par des gestes forts en matière mémorielle », précise le communiqué. « Ils ont convenu que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l’Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des deux pays, les défis et crises auxquels l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique étaient confrontées exigeaient le retour à ce dialogue d’égal à égal », insistant sur « l’ambition commune d’une relation ambitieuse, sereine et respectueuse des intérêts de chacun ».
Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont ainsi décidé de « la reprise sans délai de la coopération sécuritaire », essentielle dans la lutte contre le terrorisme et contre les trafics humains. La coopération migratoire, au cœur de la crise ces dernières semaines, doit aussi « être immédiatement réinitiée, dans une logique de résultats répondant aux préoccupations des deux pays », est-il souligné.
Jean-Noël Barrot à Alger le 6 avril
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot va se rendre le 6 avril à Alger « afin de donner rapidement à la relation l’ambition que les deux chefs d’État souhaitent lui conférer », ajoute le communiqué. Les deux présidents ont aussi « arrêté le principe d’une rencontre prochaine », est-il encore indiqué, sans plus de précisions.
La relation bilatérale a connu un violent coup de frein après l’annonce par Emmanuel Macron en juillet 2024 de son soutien appuyé à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, un territoire au statut non défini selon l’ONU, revendiqué par les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger. À l’automne, la brouille s’est aggravée avec l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal.
La question de la réadmission dans leur pays d’origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) a aussi enflammé les relations bilatérales. La crise a atteint son paroxysme après l’attentat de Mulhouse (Haut-Rhin) ayant fait un mort le 22 février, commis par un Algérien qui avait fait l’objet de plusieurs demandes de réadmission, refusées par l’Algérie.