Alors que d’importantes inondations touchent une partie du pays, l’écologie, sujet oublié par l’exécutif depuis plusieurs mois, a fait son retour dans l’agenda politique. Invitée de BFM-TV, vendredi 18 octobre, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, a évoqué des intempéries « qui sont liées au dérèglement climatique », tout en faisant un lien avec la baisse des crédits de son ministère.
« Il faut un budget qui soit à la hauteur de la situation et ce n’est pas le cas aujourd’hui », a-t-elle affirmé, en insistant sur « l’absolue nécessité d’investir dans l’adaptation au changement climatique ». Jusqu’à démissionner si elle n’a pas assez de marge de manœuvre ? « Je veux surtout travailler à avoir les moyens de mon action (…) si je ne les ai pas, j’en tirerai les conclusions », a-t-elle lancé, avant de se rendre en Ardèche, sur les zones sinistrées.
Selon l’entourage de la ministre, cette phrase n’est « ni une menace, ni du chantage » et une démission n’est pour le moment pas envisagée. Mais cette sortie reflète les tensions grandissantes entre le ministère de la transition écologique, Matignon et Bercy. Depuis sa nomination à l’hôtel de Roquelaure, Mme Pannier-Runacher est solidaire des coupes budgétaires. Elle a affirmé à plusieurs reprises qu’il fallait assainir les finances publiques pour ne pas entraver l’avenir.
« Un budget de combat »
Lors d’une conférence de presse, vendredi 11 octobre, ou devant les députés de la commission du développement durable, mercredi, elle a ainsi décrit « un budget de combat » dans une « situation budgétaire difficile ». « Nous faisons le choix de la responsabilité. (…) J’assume de prendre ma part », a-t-elle déclaré.
Mais, dans ce contexte de baisse des enveloppes de plusieurs dispositifs (MaPrimeRénov’perd 1 milliard d’euros de crédits, l’électrification des véhicules, 500 millions d’euros, et le fonds vert, 400 millions d’euros…), la ministre a aussi plusieurs fois répété vouloir trouver de nouvelles recettes.
Dans le dossier de presse du projet de loi de finances (PLF), une ligne d’1,5 milliard d’euros est à aller chercher « par voie d’amendements » sur les billets d’avion ou sur les énergies fossiles. « Il faut donner des signaux prix cohérents entre solutions carbonées et solutions décarbonées », avait conclu la ministre de la transition énergétique, lors de sa conférence, alors que la fiscalité de l’électricité va augmenter.
Un sujet très urticant pour Matignon, qui a tout de suite freiné sur une possible augmentation de la fiscalité du gaz. Samedi 12 octobre, Laurent Saint-Martin, ministre du budget et des comptes publics, a balayé cette hypothèse. Personne n’a prévenu le ministère de l’écologie. La consigne de Matignon a ensuite été relayée, dimanche 13 octobre, par Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement.
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