- À Strasbourg (Bas-Rhin), trois détenus qui étaient pourtant placés à l’isolement ont été mis en garde à vue pour un projet d’évasion survenu mardi.
- L’un d’eux n’est autre que l’assassin présumé du professeur Dominique Bernard, tué en octobre 2023.
- Les faits sont à ce stade encore assez flou.
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Trois détenus de la maison d’arrêt de Strasbourg-Elsau (Bas-Rhin) dont Mohammed M., qui a revendiqué l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras en 2023, sont soupçonnés d’avoir préparé un projet d’évasion, a indiqué jeudi 24 juillet le parquet.
Tout a commencé mardi, dans un quartier d’isolement où sont détenus trois individus particulièrement dangereux. Une entreprise effectuait des travaux sur une trappe de menottage lorsque soudainement, un morceau de la porte s’est décollé. L’alerte générale a été donnée et l’établissement vidé de ses prisonniers, lesquels ont été fouillés. Deux autres entrées de cellules dégradées sont découvertes par la suite. Les agents pénitentiaires comprennent que trois détenus ont scié leurs portes, à l’aide d’une lame retrouvée dans leurs affaires. « La partie inférieure des bâtons était en effet sciée, puis colmatée avec une pâte blanche »,
précise Clarisse Taron, procureure de la République de Strasbourg.
Trois détenus ont aussitôt été placés en garde à vue : Mohammed M., qui a revendiqué l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras en 2023, Bilal A., connu pour trafic de stupéfiants et règlement de comptes, et Valentin L., un néonazi alsacien, ancien responsable d’un groupe d’ultra-droite.
Ils ne se rencontrent jamais
Ils ne se rencontrent jamais
David Thévenin, responsable régional du syndicat national FO Justice Alsace
Ce dernier devait être libéré mi-août, son avocat évoque un malentendu. « La première chose qu’il a expliquée quand il a été entendu, c’est que ces marques de scie étaient très antérieures à son arrivée en détention, et plus particulièrement dans cette cellule »,
explique Me Thibaut Mathias dans le reportage du 20H de TF1 visible en tête de cet article.
Dans leurs affaires sont aussi retrouvés téléphones et cannabis. Comment ont-ils pu se les procurer, alors même qu’ils étaient à l’isolement ? « Ils sont seuls en cellule, seuls en promenade, seuls au parloir avec leur famille, ils sont isolés »,
explique David Thévenin, responsable régional du syndicat national FO Justice Alsace, précisant que « le soir, ils peuvent parler entre eux à travers les portes, à travers les fenêtres, mais ils ne se rencontrent jamais ».
Ils n’ont pas non plus accès aux matériels utilisés lors des ateliers organisés dans la prison. Alors ont-ils corrompu des agents pénitentiaires ou bénéficié d’aide extérieure, par exemple par drone ? Lors de leur garde à vue, les trois détenus ont contesté toute tentative d’évasion.