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Culture

« “T’es une merde frère”. Signé Hanouna » : Jean-Michel Aphatie rappelle à quoi l’animateur doit sa notoriété

Espace PressePar Espace Presseseptembre 17, 2025
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Livre. A quoi bon consacrer un livre à Cyril Hanouna, l’animateur de « Touche pas à mon poste », maintenant que l’émission qu’il a présentée sur C8 a disparu, et la chaîne qui l’accueillait aussi ? Parce qu’il vaut mieux tard que jamais, sans doute. Peut-être aussi parce qu’il serait aussi hâtif que naïf de considérer, quinze jours après ses débuts sur les antennes de M6 (W9 et Fun radio), que le quinquagénaire aurait radicalement changé la formule qui a fait sa vénéneuse notoriété.

Le loup ne s’est d’ailleurs pas transformé en agneau en changeant de bergerie. Quand il a espéré obtenir un rendez-vous avec lui, avant l’été, le journaliste Jean-Michel Aphatie a reçu l’avenant SMS qui donne son titre au livre : « T’es une merde frère. Signé Hanouna » (éd. Robert Laffont, 288 pages, 21 euros).

Au départ, « j’avais, je pense, de lui l’image d’un animateur particulier qui ne méritait pas une attention particulière », reconnaît le journaliste politique pour expliquer son intérêt tardif pour le personnage. Il avait pourtant entendu parler des nouilles versées dans le slip du chroniqueur Matthieu Delormeau, en janvier 2016. L’agression sexuelle subie par Capucine Anav, ancienne candidate de télé-réalité, en décembre 2016, lorsque le présentateur s’était emparé de la main de la jeune chroniqueuse pour la lui poser sur son entrejambe, lui était parvenue aux oreilles.

Humiliation publique

Les insultes envers la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, puis celles proférées contre le député La France insoumise Louis Boyard, à l’automne 2022, ne lui avaient pas échappées non plus. Il aura fallu l’abjecte exploitation du meurtre de Lola, 12 ans, en octobre 2022, et la « diatribe sur la justice » de l’animateur (il avait réclamé la « perpétuité directe » pour sa meurtrière), pour qu’il se ravise.

Lire aussi le portrait (2023) | Article réservé à nos abonnés Cyril Hanouna dans « Le Monde », petit trublion devenu mauvais génie cathodique

Les chapitres sont brefs, presque secs, le simple rappel de chaque fait suffit à épingler la puissance transgressive de chacun d’eux. Le temps de quelques pages, Jean-Michel Aphatie a la bonne idée de passer la parole à d’autres que lui. Le philosophe Olivier Abel, qui a découvert Cyril Hanouna à cette occasion, livre une analyse douloureuse d’acuité sur ce que l’humiliation publique fait aux victimes, mais aussi à la société. Celle d’Anaïs Voïs, psychothérapeute spécialisée dans le traitement de la violence et du psychotraumatisme, sur le processus psychique à l’œuvre chez un agresseur sexuel et sa victime, n’est pas moins édifiante.

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