Il y a deux façons de voir The Agency. La première serait de découvrir d’un œil neuf les déboires d’un espion amoureux, en ne tenant compte que de la cohérence de l’intrigue, de la qualité de la mise en scène (placée sous la coordination du Britannique Joe Wright) et de l’interprétation des acteurs (Michael Fassbender, Jeffrey Wright, Richard Gere, Katherine Waterston, Jodie Turner-Smith).
On pourrait aussi tenter la comparaison entre The Agency et les autres séries d’espionnage qui ont fleuri ces derniers temps, de Slow Horses à The Diplomat en passant par Black Doves. On conclurait sans doute que, moins amusante que la première, plus vraisemblable que les deux autres, The Agency tient son rang grâce à son impressionnante distribution, au souci des scénaristes de coller à la réalité géopolitique du moment et à l’efficacité réaliste de la mise en scène.
Pour parvenir à ce jugement empreint de raison, il faudrait ignorer la généalogie de The Agency, rejeton américain du Bureau des légendes, engendré par les scénaristes britanniques Jez et John-Henry Butterworth à partir de la série créée par Eric Rochant. Une fois vu et admiré Le Bureau, on est forcé de regarder le remake à l’ombre de ce qui est devenu un monument national de la fiction épisodique française. Le déchiffrage du scénario, forcément complexe (Rochant n’a jamais caché sa dette à l’égard de John le Carré), est simplifié par la connaissance de l’original, d’autant que les frères Butterworth ont mis plus d’énergie créatrice dans la traduction que dans la création.
Il vous reste 66.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.