Le 9 avril, les journalistes en poste à la Maison Blanche tentent de décrypter la pause de quatre-vingt-dix jours que vient de décider Donald Trump sur les barrières douanières. La jeune porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt, s’agace d’entendre parler de marche arrière. « Je suppose que certains parmi vous n’ont pas lu The Art of the Deal [trois traductions en français, toutes épuisées]… »
Mentionner le livre comme la bible d’un président qui ne pense qu’en termes de transactions est devenu une marque d’allégeance. Bill Ackman, milliardaire et soutien inconditionnel, salue la reculade sur les tarifs douaniers, « tout droit sortis du manuel Art of the Deal ». Chacune des stratégies du président, y compris ses volte-face, serait théorisée dans cet ouvrage publié en 1987. « Comme si The Art of the Deal était devenu l’équivalent moderne de L’Art de la guerre de Sun Tzu ou du Prince de Machiavel », s’amuse le spécialiste des Etats-Unis Philippe Corbé dans sa newsletter Zeitgeist.
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