L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Présenté à Cannes à la Quinzaine des cinéastes en mai 2024, The Gazer avait donné un bon coup de jus aux festivaliers, alors en baisse de régime. Etait-ce parce que son réalisateur, Ryan J. Sloan, est électricien de métier ? Parce qu’il avait accompagné, à l’ancienne, l’envoi de son film d’une belle lettre, qui a touché le cœur du délégué artistique de la sélection, Julien Rejl ? Peut-être, mais la raison est à chercher, plus essentiellement, dans les belles qualités que démontre ce premier long-métrage réalisé avec des bouts de ficelle, mais avec l’amour du cinéma des années 1970 en bandoulière et la foi chevillée au corps.
L’actrice Arielle Mastroianni (rien à voir jusqu’à plus ample information), au centre de ce film, en a coécrit le scénario avec Ryan J. Sloan. De tous les plans, cette frêle jeune femme au visage anguleux et au regard intense campe Frankie, un personnage en proie à une maladie dégénérative qui déforme sa perception du temps et du réel. Séparée de sa fille depuis la mort, dans des conditions mystérieuses, de son père, elle tente à tout prix de la récupérer auprès de sa belle-mère, qui lui voue une haine dont le film nous suggère qu’elle pourrait être liée aux conditions de la mort de son fils. Par ailleurs, Frankie, qui vient de se faire virer de son boulot de pompiste, parce qu’elle ne parvient pas à se concentrer sur la réalité, et qui se trouve sous le coup d’une menace d’expulsion de son domicile pour loyer impayé, cherche par tous les moyens à gagner de l’argent.
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