Une cuisine en Formica blanc pour planter le décor, un tablier estampillé « Fucking kitchen » pour donner le ton, et des bottes à paillettes pour réenchanter le quotidien. La première image qu’offre Thaïs en arrivant sur scène est un bon concentré de la soirée que cette comédienne nous propose de partager avec elle. Le repas est prêt, Thaïs retire son tablier et attend sa famille qui tarde à arriver. Seule dans sa cuisine, elle s’ouvre une bouteille de rosé, commence à picoler et à nous parler, comme pour tuer le temps, de ses angoisses, de ses phobies et de ses proches pour qui elle est la « comique », la « clown », la « bouffonne ». Au choix.
« Les repas de famille c’est comme le dépistage de la prostate, c’est obligatoire une fois par an et ça touche un point sensible », résume l’humoriste. Pour son nouveau et deuxième one-woman-show, cette rousse flamboyante, à la gouaille attachante, a gardé sa patte – mêlant confidences et minisketchs pour incarner des personnages –, mais a ajouté davantage de théâtralité. Dans Hymne à la joie, son premier spectacle, elle racontait sans détour ses expériences sexuelles, ses tourments amoureux et campait des personnages féminins pittoresques. Désormais trentenaire, elle aime toujours autant sortir et faire la fête, mais développe un petit côté Bridget Jones, abonnée aux mecs « rococo, commerciaux en séminaire », et ressent, en tant que célibataire sans enfant, un léger décalage avec son entourage amical.
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