Antoine Dupont a réussi à chasser les démons qui entouraient ses dernières prestations sur la pelouse du Stade-Vélodrome, vendredi 28 juin, dans une démonstration toulousaine face à l’Union Bordeaux-Bègles (35-3), en finale du Top 14.
Avant le coup d’envoi, le demi de mêlée du Stade toulousain avait sûrement en tête le premier carton rouge de sa carrière, obtenu sous le maillot du XV de France à Marseille, lors d’un test-match face à l’Afrique du Sud, en 2022. Mais surtout sa blessure à la pommette, subie contre la Namibie, lors de la Coupe du monde 2023. Celui qui à 27 ans, n’a encore jamais perdu une finale, a fait étal de son talent en marquant par deux fois en première période (6e, 23e), bien accompagné par le talonneur Peato Mauvaka (20e). De quoi marquer l’écart face à l’UBB, déjà plus que dépassé à la pause (22-3).
Au cours d’une seconde période plus disputée, les Unionistes, qui se sont hissés en finale du Top 14 pour la première fois de leur jeune histoire, ont encore subi les foudres toulousaines, jusqu’à encaisser la plus large défaite de l’histoire lors d’une finale. Les Rouge et Noir, en plus de soulever leur vingt-troisième Bouclier de Brennus, ont également réalisé leur troisième doublé en coupe d’Europe et championnat (après 1996, 2021, et donc 2024).
Ce qu’il faut retenir
- Le cador. Antoine Dupont, encore et toujours.
Après s’être imposé avec les Bleus du rugby à VII, et avoir glané une nouvelle Coupe d’Europe, le « ministre de l’intérieur » a encore livré une prestation pleine. Au-delà de son doublé, le demi de mêlée du Stade toulousain a proposé un véritable récital face au XV girondin, et désarçonné ses adversaires comme à son habitude.
5-0, 6e : Thibaud Flament s’engouffre ballon en main dans une brèche, et décale pour Antoine Dupont, qui vient aplatir dans la partie girondine.
7-3, 10e : Maxime Lucu convertit sa pénalité, et offre les premiers et derniers points pour l’UBB.
22-3, 25e : Thomas Ramos transforme le deuxième essai inscrit par Antoine Dupont, sans trembler face aux perches. A la pause, le Stade toulousain domine déjà largement.
59-3, 80e + 3 : Ange Capuozzo réalise une impressionnante remontée pour venir inscrire le neuvième essai des Rouge et Noir, et enfoncer un dernier clou sur l’Union, dépassée en fin de rencontre.
Soit le nombre de points qui ont séparé les deux clubs au coup de sifflet final. Un écart historique et inédit, qui trahit le manque d’expérience des Unionistes à ce niveau de la compétition.
- Le tournant du match. Le carton jaune de Tevita Tatafu.
L’international japonais a délaissé temporairement ses coéquipiers dès la 6e minute de jeu, en se rendant coupable d’un coup d’épaule involontaire dans la mâchoire de Santiago Chocobares. Désorienté, l’UBB qui était jusque-là à peu près à flot, n’a presque plus attaqué dans le jeu, hormis la pénalité réussie par Maxime Lucu.
- La phrase. Maxime Lucu, au micro de Canal+ à la pause : « On fait tout ce qu’il ne faut pas. Si on continue comme ça, on en prend 40. » Une déclaration lucide, et quasi prémonitoire, prononcée par le capitaine girondin.
- Nutrisport. B.
S’il n’y a pas match, il n’y a pas de divertissement ? Certes, mais cette équipe toulousaine a fait preuve d’une telle domination, dans une finale historique, que l’ennui causé par le manque de concurrence est vite balayé par l’art du spectacle.