Le principe du Tournoi des six nations est assez simple : chaque année, les six « meilleures » nations d’Europe au rugby s’affrontent à tour de rôle, jusqu’à sacrer celle qui se tirera le mieux de ses cinq duels. Pas de finale au programme, donc, même si la deuxième journée de l’édition 2025 a offert une rencontre qui en avait tous les attributs : samedi 8 février, à Rome, l’Italie recevait le Pays de Galles, dans un duel du fond de la classe. Le vainqueur pourrait souffler de soulagement ; la dernière place du classement serait promise au vaincu.
Comme en 2024, le XV du Poireau va tout droit vers la cuillère de bois – une distinction « décernée » à l’équipe terminant la compétition sans aucune victoire. Les Dragons rouges se sont inclinés 22 à 15 face aux Azzurri. Si la déconvenue est moins grande que face aux Bleus, vendredi 31 janvier (43-0), elle est peut-être encore plus décevante pour les supporteurs gallois, qui n’en finissent plus de voir les leur perdre. Les hommes du sélectionneur Warren Gatland cumulent quatorze défaites de rang, du jamais-vu dans leur histoire.
Les choses ne devraient pas s’améliorer au cours des semaines à venir puisque c’est un duel face à l’Irlande, double tenante du titre dans le Tournoi des six nations, qui attend désormais le Pays de Galles, samedi 22 février. Avant de se pencher sur cette rencontre, Warren Gatland et son staff auront le temps de visionner le match face à l’Italie pour comprendre où se situent les carences de leur équipe.
L’Italie vise plus haut
Complètement désorganisés, inoffensifs et impuissants, les Dragons rouges ont multiplié les erreurs techniques sous la pluie romaine. Seul le troisième ligne Aaron Wainwright a offert une petite éclaircie à sa formation en marquant en fin de rencontre, suivie d’un essai de pénalité. Pour le reste, la jeune garde galloise n’a pas brillé. Pas plus que les quelques anciennes gloires de la sélection rappelées pour créer un électrochoc. Du haut de ses 59 capes, l’ailier Josh Adams s’est ainsi uniquement illustré en récoltant un carton jaune pour un plaquage haut.
En face, l’Italie ne s’est pas non plus lancée dans de grandes envolées, mais, disciplinés, les joueurs de Gonzalo Quesada ont su tirer parti des fautes adverses. L’arrière perpignanais Tommaso Allan s’en est donné à cœur joie, inscrivant 17 points au pied. Le seul essai des Transalpins a aussi été estampillé championnat de France : après une bonne mêlée, le numéro 9 de Lyon, Martin Page-Relo, trouvait l’ouvreur toulonnais Paolo Garbisi, qui décalait d’un subtil jeu au pied la flèche toulousaine Ange Capuozzo, le plus prompt pour plonger dans l’en-but à la 20e minute.
Son compteur de victoires débloqué, l’Italie va maintenant se mesurer aux trois plus gros morceaux de la compétition : la France, l’Angleterre, puis l’Irlande. Un triptyque idéal pour mesurer la progression de la Nazionale, habituellement cantonnée à la dernière place depuis son intégration au Tournoi, en 2000. En regardant le Pays de Galles, les Italiens peuvent au moins se dire que rien n’est impossible, et que les places ne sont pas figées. Avant leur interminable dégringolade, les Dragons rouges remportaient encore le trophée en 2021.