Après sa courte défaite en Angleterre (25-26), le XV de France veut rebondir en Italie (dimanche, 16h) et conserver ses (maigres) espoirs de victoire finale dans le Tournoi des Six Nations 2025.
Pour relancer la machine, le staff tricolore a procédé à quatre changements parmi les titulaires.
Le jeune Théo Attissogbe a tiré son épingle du jeu et succède à l’ailier Damian Penaud, jusqu’ici indéboulonnable.
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Le XV de France au Tournoi des Six Nations
En quête d’un nouveau titre dans le Tournoi des Six Nations, trois ans après le sacre de 2022, les Bleus ont mordu la poussière dès leur deuxième sortie dans l’édition 2025. Friables en défense et maladroits dans les zones de marque, les hommes de Fabien Galthié ont laissé échapper une victoire qui leur tendait les bras contre l’Angleterre (25-26).
Pour tenter de relancer la machine en Italie, ce dimanche (16h, en live commenté sur TF1info), le staff tricolore a procédé à quatre changements dans le XV de départ. Si le replacement de Thomas Ramos à l’ouverture, aux dépens de Matthieu Jalibert, a fait couler beaucoup d’encre, c’est bien le remplacement de Damian Penaud, jusque-là indiscutable depuis le début de l’ère Galthié, qui interpelle. Un choix qui vise sans doute à déclencher un déclic chez l’ancien Clermontois et qui, dans l’immédiat, fait le bonheur de la pépite paloise Théo Attissogbe.
Un ailier moderne aux appuis dévastateurs
Le jeune trois quarts, déjà champion du monde avec les moins de 20 ans, n’est pas là par hasard. Cette titularisation constitue même une suite logique pour l’insatiable finisseur (4 essais en 4 sélections en Bleus) à la trajectoire linéaire depuis ses débuts en professionnels un soir de janvier 2023. « C’est un joueur qui performe. Pour nous, il se présente comme titulaire de manière très cohérente et logique », avait assuré Fabien Galthié, avant France-pays de Galles (43-0). La révélation de l’année en Top 14, en 2023-24, a rendu sa confiance au technicien en réalisant une prestation aboutie au Millenium de Cardiff. Un doublé, trois franchissements, une passe après contact, 53 trois mètres gagnés et une contribution active à la large victoire française.
Rapide, tonique sur les appuis, virevoltant dans les duels et propre dans les airs malgré son gabarit modeste (1,81m, 79kg), Théo Attissogbe présente le profil idoine de l’ailier moderne. C’est une véritable boule d’énergie balle en main. La saison dernière, où il est devenu titulaire indiscutable avec la Section Paloise, il a été le deuxième joueur à battre le plus de défenseurs en Top 14.
Les différentes disciplines auxquelles il a touché dans son enfance – judo, athlétisme, aviron, pelote ou encore golf – et sa formation au poste d’ouvreur lui ont en plus conféré une polyvalence précieuse. Désormais fixé sur les ailes, il peut également évoluer avec brio à l’arrière. « C’est un poste différent, mais c’est un poste auquel je peux jouer », confirme le principal intéressé, qui étudie en parallèle en école de commerce, dans une récente interview au Midol.
Quand on le connaît de l’intérieur, il est habité
Quand on le connaît de l’intérieur, il est habité
Sébastien Piqueronnies
Mais la grande force de l’ailier au visage poupon réside dans son mental d’acier. « Théo est très exigeant, très déterminé. C’est un mec différent mentalement. De l’extérieur, on peut penser que ce sont des rebondissements ou du chaos qui l’ont mené là. Mais quand on le connaît de l’intérieur, il est habité : le voir en équipe de France, c’est plus une évidence qu’un paradoxe », assure son coach dans le Béarn, Sébastien Piqueronnies, dans les colonnes de Sud-Ouest.
Il n’en garde pas moins les pieds sur terre, continuant de mettre les bouchées doubles à l’entraînement pour atteindre ses objectifs. « Je reste très lucide sur la situation mais j’ai quand même de l’ambition. Je sais que Damian est devant moi au poste, mais ça me donne envie aussi de travailler fort pour essayer de me rapprocher du niveau des meilleurs ailiers français », soulignait modestement le pur produit de la formation landaise après sa première dans le tournoi des Six Nations. Cela tombe bien, l’infatigable travailleur a une nouvelle occasion de briller ce dimanche face l’Italie. Et peut-être de marquer de nouveau points dans son duel à distance avec Damian Penaud.