Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal, figures de la résistance dominicaine au régime de Rafael Trujillo, sont assassinées sur ordre du dictateur. Leur meurtre provoque une indignation nationale qui contribuera à la chute du régime. En 1999, en hommage à leur courage, l’ONU fait de cette date la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.
Depuis, le 25 novembre est devenu un jour de mémoire pour toutes les femmes tuées en raison de leur genre. Car ces violences, qu’elles soient mortelles ou non, ne sont jamais des exceptions : lorsqu’elles visent des femmes, elles fonctionnent comme des instruments de domination destinés à faire taire, contrôler ou punir celles qui cherchent à s’émanciper. Et chaque année, les chiffres en rappellent l’ampleur. A la mi-novembre, en France, 142 femmes ont été tuées depuis le début de l’année [d’après le décompte du collectif féministe Nous toutes], contre 141 sur l’ensemble de l’année 2024. La mécanique des violences ne se grippe pas.
On aurait tort, pourtant, de nier les progrès accomplis. Dans l’opinion publique, l’onde de choc mondiale de MeToo a brisé l’omerta qui entourait ce qui est resté longtemps enfoui dans le silence et les dénégations. La prise de conscience collective s’est accélérée : les violences visant les femmes ne sont plus perçues comme des drames privés, mais comme le symptôme d’inégalités structurelles qui s’exercent jusque dans l’intimité.
Sur le plan politique, la lutte contre les violences conjugales est devenue un enjeu central de l’action publique. Si beaucoup reste à faire pour éviter l’irréparable, les forces de l’ordre et les magistrats sont désormais mieux formés, le droit reconnaît l’emprise, la définition pénale du viol intègre enfin la notion de consentement, et les dispositifs de protection se sont renforcés : ordonnances de protection, bracelets antirapprochement, dispositif Téléphone grave danger…
Le paradoxe français
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