Le gouvernement de Gabriel Attal, démissionnaire, n’est censé s’occuper que des « affaires courantes ». Pourtant, certaines de ses initiatives passent très mal. Prévue par la lettre plafond envoyée au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, la baisse drastique du « fonds vert », qui permet aux collectivités de financer des projets vertueux pour l’environnement, est très mal vécue par les représentants des associations d’élus.
« C’est un très mauvais signal qui fait penser que la transition écologique n’est plus une grande priorité nationale, affirme Jean-François Vigier, vice-président de l’Association des maires de France (AMF) et maire UDI de Bures-sur-Yvette (Essonne). La transition écologique est fondamentale, nous en sommes parfaitement conscients, et elle doit se faire dans les territoires. Pour cela, nous avons besoin d’engager des investissements importants sur l’énergie, l’alimentation, la biodiversité. »
Le 20 août, Matignon avait organisé un brief pour présenter un budget dit « zéro valeur » sans en détailler les arbitrages. Mais, mercredi 28 août, le médias en ligne Contexte a dévoilé que le fonds vert y était réduit de 2,5 milliards d’euros à 1 milliard. « Comment un gouvernement démissionnaire peut-il s’attaquer aux moyens d’actions d’élus qui sont eux pleinement en poste et à l’action pour la transition écologique ? », renchérit Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France, et proche de Xavier Bertrand, le président (LR) de la région des Hauts-de-France.
Jeudi, conscient du caractère inflammable de cette réduction, Matignon a relativisé en précisant que les crédits de ce fonds augmenteraient de 300 millions pour 2025. Mais les autorisations d’engagement, c’est-à-dire les dépenses prévues sur plusieurs années, baisseront bien à terme. Et les services de Gabriel Attal ont aussi tenu à rappeler que le gouvernement prochainement nommé pourrait revenir sur ces décisions.
Des aides très attendues
Insuffisant pour dissiper l’inquiétude de collectivités déjà échaudées par de précédents coups de rabot. En février, le gouvernement Attal, à la recherche de 10 milliards d’économies, avait en effet coupé 400 millions d’euros dans le « fonds vert ». Ce dispositif était pourtant régulièrement mis en avant par l’exécutif comme une façon vertueuse de rendre la transition « concrète dans les territoires ». Lors du projet de loi de finances (PLF) examiné à l’automne 2023, il avait d’ailleurs été augmenté de 500 millions d’euros.
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