L’enseigne Lidl a annoncé l’ouverture de tous ses magasins le dimanche matin.
Cette annonce a déclenché une grève illimitée de ses salariés qui s’opposent à cette décision.
Et si on arrêtait avec le travail dominical dans la grande distribution, se demande Maud Descamps dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
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Vie pratique
L’enseigne Lidl a annoncé l’ouverture de ses 1 600 magasins en France le dimanche matin, à partir du 1ᵉʳ juin, ce qui a provoqué une grève illimitée de ses salariés. De quoi relancer le débat du travail le dimanche matin. Le décryptage de Maud Descamps dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
Un changement des mentalités
Aujourd’hui, près de 25 % des Français travaillent le dimanche. Certes, il y a des secteurs qui ne font pas débat, comme les boulangeries ou encore les hôpitaux. Si la question ne se posait pas, il y a quelques années, aujourd’hui la grande distribution a de plus en plus recours aux dérogations au repos dominical. En effet, de nombreux hypermarchés et les supermarchés ouvrent le dimanche, contraignant les salariés à faire l’impasse sur ce jour de repos. Mais aujourd’hui, la question du travail dominical se pose surtout avec le mouvement de grève illimité lancé par les salariés de Lidl. Leur refus est motivé par une raison simple : ils réclament du temps en famille le dimanche. Un représentant syndical explique au micro de « Bonjour ! La Matinale TF1 » que beaucoup de salariés de l’enseigne sont des femmes qui ne voient leurs enfants que le dimanche puisque la semaine, ils sont à l’école. Imposer le travail le dimanche à ces femmes est donc très compliqué.
Même si chacun aspire à gagner de l’argent, « à un moment, cela ne peut être au détriment de notre santé et de notre vie privée« , ajoute Maud Descamps. D’ailleurs, depuis les confinements successifs dus à la pandémie de covid-19, les mentalités semblent bouger. L’économiste Anne-Sophie Alsif constate ainsi que depuis la crise sanitaire, les salariés sont moins souples face aux contraintes horaires, y compris le dimanche et même avec une majoration de 50 % de salaires, comme le propose l’enseigne Lidl.
Les courses du dimanche sont-elles vraiment nécessaires ?
Le plus souvent, lorsque l’on se rend au supermarché le dimanche matin, ce n’est pas pour faire le plein et remplir les placards de la cuisine, mais plutôt pour des petites courses d’appoint. Et, pour les enseignes, l’ouverture du dimanche est inévitable pour rester dans la bataille que mènent les concurrents. Pour l’expert de la grande distribution, Frank Rosenthal, l’ouverture est en effet indispensable. Si un magasin est fermé, il laisse la place à l’enseigne d’en face. Et la semaine d’après, ils reviendront chez le concurrent. Autre point : ne pas laisser la place aux géants de l’e-commerce comme Amazon qui sont ouverts 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Par ailleurs, dans d’autres secteurs, notamment la restauration, certains patrons commencent à repenser leur manière de fonctionner et décident de ne plus ouvrir le week-end, afin de préserver la vie de famille des salariés. D’autres entreprises, elles, choisissent de passer à la semaine de quatre jours. De quoi se demander si « ces enseignes de la grande distribution ne sont peut-être pas un peu à contre-courant ? », comme s’interroge Maud Descamps.