Le Sénat a proposé ces dernières semaines un amendement visant à faire travailler les Français sept heures de plus chaque année, sans rémunération supplémentaire.
La ministre Catherine Vautrin a confirmé ce mercredi que la mesure ne serait pas reprise dans le budget de la Sécurité sociale 2025.
Travailler plus pour gagner autant ? L’idée avait été soumise ces dernières semaines par le Sénat. Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, dont la première partie a été passée par 49.3 à l’Assemblée nationale, les sénateurs avaient proposé d’exiger sept heures de travail supplémentaires aux salariés, sans rémunération. Avec un objectif : rapporter deux milliards d’euros dans les caisses afin de financer les dépenses sociales.
« Tout travail mérite salaire »
Le gouvernement s’était montré dans un premier temps ouvert à l’idée. Elle avait même été adoptée en commission mixte paritaire, l’instance qui réunit députés et sénateurs. La ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, a finalement confirmé ce mercredi 5 février un rétropédalage. « Vous aviez proposé sept heures de travail supplémentaires pour financer la branche autonomie. J’en comprends l’esprit, (mais) le débat n’est pas mûr », a-t-elle affirmé devant la commission des Affaires sociales du Sénat. « Nous ne reprendrons pas cette disposition. »
Interrogé sur LCI lundi 27 janvier, le Premier ministre François Bayrou avait déjà fait part de ses réticences. « Le travail ne doit pas être gratuit », avait-il insisté, se disant « prêt à discuter » de cette « proposition parlementaire », tout en soulignant que « c’est aussi une règle simple que tout travail mérite salaire ».
La mesure est donc enterrée pour 2025… mais pourrait revenir sur la table un jour ou l’autre. « Le financement de l’autonomie à long terme reste un sujet majeur », a encore prévenu Catherine Vautrin.