Les différentes écuries ont annoncé vendredi le nom de leurs pilotes pour la prochaine saison de Formule 1.
En plus d’Esteban Ocon et Pierre Gasly, établis à ce niveau depuis de longues années, un troisième Français va intégrer la grille.
Qui est Isack Hadjar, cette pépite de 20 ans qui intègre l’écurie Racing Bulls ?
Isack Hadjar évoluera avec l’élite à partir de la saison prochaine. Sa nouvelle écurie, Racing Bulls, petite sœur de la prestigieuse Red Bull, a annoncé vendredi 20 décembre que le pilote tricolore évoluerait en Formule 1 la saison prochaine. Ce faisant, il « suivra les traces de Max Verstappen, Sebastian Vettel et Daniel Ricciardo » – rien que ça – « en devenant le 19e pilote à être promu en Formule 1 depuis le Red Bull Junior Program », a indiqué la formation britannique dans un communiqué. Le Parisien succède au Néo-Zélandais Liam Lawson, promu dans l’équipe première.
Un ovni au parcours « exceptionnel »
Âgé de 20 ans seulement, Isack Hadjar a, comme de nombreuses têtes d’affiche de ce sport, fait ses premiers pas… en karting.
Grand fan du dessin animé Cars, qu’il dit avoir visionné des centaines de fois, il participe (et remporte) à sa première course en 2012, soit à seulement 8 ans. Continuant de s’aguerrir dans ces petits véhicules, il dispute pendant deux ans les championnats de France avant de faire le grand saut vers la monoplace en 2019. Il reste sur un dernier exercice abouti lors duquel il a terminé vice-champion de Formule 2 avec l’écurie Campos. Si de nombreux ennuis mécaniques l’ont empêché de remporter le titre, il s’est tout de même imposé à quatre reprises et a décroché huit podiums.
Et désormais, il a l’occasion de démontrer son talent sur la plus grande scène. « Le parcours qui m’a mené du karting à la monoplace, puis à la Formule 1, est le moment pour lequel j’ai travaillé toute ma vie, c’est le rêve », réagit le principal intéressé. « J’ai l’impression d’entrer dans un tout nouvel univers, de conduire une voiture beaucoup plus rapide et de courir avec les meilleurs pilotes du monde », ajoute-t-il. Laurent Mekies, directeur de l’équipe Racing Bulls, se montre également très élogieux, jugeant le parcours de son protégé « tout simplement exceptionnel ». « Il a montré une croissance remarquable, (…) il a le talent et la motivation nécessaires pour concourir au plus haut niveau, et nous sommes convaincus qu’il s’adaptera rapidement et aura un impact significatif », poursuit-il.
Un caractère bien trempé
« Le petit Prost », comme le surnomme l’influent conseiller autrichien de Red Bull Helmut Marko, est un intellectuel de la conduite. « En fait, j’analyse énormément quand je roule, j’utilise ma tête. C’est vraiment mon univers, c’est mon domaine et je le maîtrise donc je me permets de réfléchir à des choses qui ne me perturbent pas », a-t-il expliqué à l’AFP, début décembre. À cela s’ajoutent des réflexes exceptionnels, peaufinés avec le karting. « Quand tu es dans un kart dès l’âge de 6 ans, et que tu ne fais que rouler, chercher les détails sur la piste, les cordes, ton environnement bouge à des vitesses… En soi, je bouge plus vite que vous… Je suis habitué à évoluer dans un milieu qui va extrêmement vite, et mes réflexes de base sont extrêmement affûtés du fait que je pilote depuis que je suis gamin », détaille-t-il dans les colonnes de Redbull.com.
Mais ces qualités s’accompagnent d’un caractère volcanique et de coups de sang encore très fréquents. Parfois, Isack Hadjar se laisse déborder par l’émotion en cas de situation défavorable. En attestent certaines interventions saignantes à la radio. « Ses parents et sa sœur sont très intelligents, donc lui aussi devrait utiliser un peu plus sa tête parfois, c’est l’un de ses points faibles. Il doit être plus patient et moins impulsif. Il a beaucoup de tempérament, il est parfois trop capricieux », a ainsi glissé à l’AFP Helmut Marko. « Mais il a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. C’est l’un de nos jeunes pilotes les plus prometteurs et rapides », nuance-t-il.
Avec Esteban Ocon, Pierre Gasly – qui font désormais office de vétérans du circuit – et désormais Isack Hadjar, les Français seront au nombre de trois la saison prochaine en F1. La France sera le deuxième pays le plus représenté, derrière le Royaume-Uni (4 pilotes). Au passage, le natif de Paris devient le 72e tricolore à concourir dans la catégorie reine du sport automobile.
