Trois enfants, âgés de 2, 4 et 7 ans et nés sur le sol américain, ont été sommés de quitter le territoire avec leurs mères, immigrées clandestines.
L’une d’elle est enceinte, précisent les associations de défense des libertés publiques qui dénoncent une décision arbitraire sans possibilité pour les familles de se faire aider par un avocat.
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Le second mandat de Donald Trump
Ils vivaient aux États-Unis « depuis des années », selon les associations de défense des libertés publiques qui médiatisent l’affaire. Trois enfants, âgés de 2, 4 et 7 ans et nés sur le sol américain, ont été expulsés depuis la Nouvelle-Orléans vers le Honduras d’où sont originaires leurs mères, immigrées clandestines. Les familles ont été arrêtées par ICE, les services de l’immigration américains, mardi et jeudi avant d’être raccompagnés à la frontière ce vendredi 25 avril à l’aube « dans des circonstances profondément troublantes qui soulèvent de sérieuses questions quant au respect des droits de la défense ».
Une mère allaitante renvoyée vers Cuba
Vent debout contre la politique de l’administration Trump, les associations American Civil Liberties Union (ACLU) et National Immigration Project (NIP) précisent que le garçon de 4 ans est atteint « d’une forme rare de cancer » et qu’il a été expulsé « sans médicaments ni possibilité de consulter leur médecin traitant, bien que l’ICE ait été informé à l’avance des besoins médicaux urgents de l’enfant ». L’une des mères de famille concernées est aussi enceinte.
La presse américaine (nouvelle fenêtre)se fait aussi l’écho de l’expulsion depuis la Floride d’une Cubaine mariée à un citoyen américain. Mère encore allaitante, elle a été séparée de sa fille âgée d’un an.
Mis en lumière par les associations, le cas de la fillette de 2 ans renvoyée avec sa mère vers le Honduras a attiré l’attention d’un juge fédéral de Louisiane alors que la justice américaine est plus que jamais en conflit ouvert avec le pouvoir exécutif. Une audience a été fixée au 16 mai pour « dissiper notre forte suspicion que le gouvernement vient d’expulser un citoyen américain sans véritable procédure » juridique formelle, est-il écrit dans un document judiciaire rendu public vendredi, que relaie l’AFP. Il y est rappelé que le droit américain interdit d’expulser vers l’étranger un ressortissant des États-Unis.
Trump au bras de fer avec la justice
Selon cette ordonnance judiciaire, l’administration Trump ne conteste pas les faits mais assure que l’expulsion de l’enfant, identifiée sous ses initiales « V.M.L. », répond à la requête de la mère, elle-même renvoyée vers le Honduras car en situation irrégulière aux Etats-Unis. « Le gouvernement soutient que c’est normal, car la mère souhaite que l’enfant soit expulsé avec elle. Mais la cour n’en a pas connaissance », conteste le juge. La fille a été expulsée avec sa mère hondurienne après une rétention administrative par les services de l’immigration, malgré un référé déposé en urgence par les avocats de son père pour la faire libérer.
Une responsable de NIP, Gracie Willis, a jugé « épouvantable (…) qu’ICE bénéficie d’un accord tacite pour arrêter et expulser des enfants américains ». Le président Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité absolue, parlant d’« invasion » par des « criminels venus de l’étranger » et mettant en scène des opérations de police. L’entourage du président dénonce la « tyrannie » des juges face à des décisions de justice qui lui sont défavorables. Vendredi, la police fédérale FBI a arrêté une magistrate en plein tribunal à Milwaukee, dans le Wisconsin pour « entrave » à l’interpellation d’un immigré.
Les contentieux se multiplient aux États-Unis sur l’immigration clandestine. Il y a le cas emblématique de Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien expulsé à tort par les États-Unis vers une mégaprison dans son pays d’origine. Son retour a été ordonné par la justice américaine. Sans succès.