Les noces de plume : c’est sous ce nom poétique que se fête l’anniversaire des trois premiers mois de mariage. Et pour une séparation ? Se doit-on d’évoquer un divorce de goudron ? Dans le cas de Vivendi, les deux références sont appropriées. Trois mois après, la scission du groupe de média et de divertissement s’apparente à un supplice pour ses actionnaires. Tous ? C’est ce qui reste à démontrer.
Le 16 mars 2024, Canal+, Havas et Louis Hachette, jusque-là dans le giron du conglomérat, ont quitté le vaisseau amiral pour devenir trois entités indépendantes, cotées, en plus d’un Vivendi converti en société de portefeuille, avec des participations dans Universal Music Group ou Telecom Italia. Cette scission, actée le 9 décembre 2024, devait « révéler le vrai potentiel des actifs de Vivendi », affirmait alors Yannick Bolloré, le président du conseil de surveillance.
Las, trois mois après, « il n’y a aucun doute » pour Pascal Quiry, coauteur du Vernimmen (2024, Dalloz), la bible de la finance, l’opération a été « destructrice de valeur pour les actionnaires ». « Si on compare par rapport au cours la veille de la scission, la somme des quatre actions remises en échange vaut 6 % de moins, contre une progression du CAC 40 de 5 % », indique le professeur de finance à HEC dans un post publié, samedi 15 mars, sur LinkedIn.
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