- Donald Trump a déclaré vendredi que l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’étaient engagés à instaurer une paix permanente.
- Le président américain accueillait à la Maison Blanche les dirigeants des deux pays du Caucase du Sud, qu’un conflit territorial oppose depuis des décennies.
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Haut-Karabakh : l’enclave au centre des tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi que l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’étaient engagés à instaurer une paix permanente, alors qu’il organisait à la Maison Blanche un « sommet historique »
avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Les deux pays du Caucase du Sud se livrent une guerre depuis des décennies.
« L’Arménie et l’Azerbaïdjan s’engagent à mettre fin à tous les combats pour toujours, à ouvrir le commerce, les voyages et les relations diplomatiques, et à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre »,
a affirmé Donald Trump, qui a également annoncé la levée des restrictions sur la coopération militaire entre les États-Unis et Bakou. La nature contraignante ou non de cet engagement n’est toutefois pas claire. « Vous allez avoir une très bonne relation »
, a-t-il lancé à ses deux invités, ajoutant : « Si ce n’est pas le cas, appelez-moi et j’arrangerai ça ».
Aliev et Pachinian soutiennent Trump pour le Nobel de la paix
Ilham Aliev a salué un jour « historique »
et proposé d’envoyer, avec Nikol Pachinian, une lettre pour soutenir la candidature au prix Nobel de la paix. « Qui, si ce n’est le président Trump, (le) mérite ? »
, a-t-il demandé. Il a aussi remercié Donald Trump pour sa décision de lever les restrictions pesant depuis plusieurs années sur la coopération militaire de son pays avec les États-Unis.
Le dirigeant arménien a, lui aussi, exprimé son soutien à un prix Nobel de la paix pour le président américain, dont il a salué le bilan de « faiseur de paix »
, en disant : « Nous allons défendre »
cette candidature.
Ouverture de la « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale »
La « déclaration commune »
signée par les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase prévoit la création d’une « zone de transit »
passant par l’Arménie et reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan plus à l’ouest, avait indiqué Anna Kelly, une porte-parole de la Maison Blanche, lors d’un échange avec la presse. Cette zone de transit, qui répond à une revendication de longue date de Bakou, sera nommée « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale »
(TRIPP, son acronyme en anglais), a-t-elle précisé. Les États-Unis y disposeront de droits de développement.
La région contestée du Karabakh est reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, mais a été contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens après une guerre qu’ils avaient remportée à la dislocation de l’URSS, et qui avait provoqué l’exode de la quasi-totalité des Azéris qui l’habitait. Bakou a repris partiellement cette enclave lors d’une nouvelle guerre à l’automne 2020, puis entièrement lors d’une offensive éclair en septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100.000 Arméniens du Karabakh.
Soucieux de dépasser le conflit, Bakou et Erevan se sont mis d’accord en mars sur le texte d’un traité de paix. Mais l’Azerbaïdjan, victorieux, exige que l’Arménie modifie d’abord sa Constitution pour renoncer officiellement à toute revendication territoriale sur le Karabakh. Nikol Pachinian s’est déclaré prêt à s’y conformer, annonçant son intention d’organiser un référendum constitutionnel en 2027. Mais le traumatisme de la perte du Karabakh, appelé Artsakh en arménien, continue de diviser son pays.