C’est un bilan en demi-teinte que dresse l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son rapport annuel sur la tuberculose, publié mardi 29 octobre. Les ambitieux objectifs fixés en 2015 par l’agence onusienne sont encore loin d’être atteints, mais des progrès ont néanmoins été enregistrés en 2023, après plusieurs années de hausse, accélérée par la pandémie de Covid-19. En effet, le nombre de personnes développant la maladie a commencé à se stabiliser, avec 10,8 millions de cas dans le monde en 2023, contre 10,7 millions en 2022.
En tenant compte de la croissance de la population mondiale, le taux d’incidence reste stable, à 134 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Ce taux est en baisse de 8,3 % par rapport aux chiffres de 2015, ce qui est très loin de remplir l’objectif initialement fixé, c’est-à-dire un nombre de malades divisé par deux d’ici à 2025.
« Bien qu’il soit encourageant de constater certaines tendances positives dans notre lutte contre la tuberculose, nous devons faire face à une dure réalité : malgré nos efforts, nous ne faisons que piétiner, sans parvenir à faire des progrès significatifs vers notre objectif d’éradication de la tuberculose », a commenté Cassandra Kelly-Cirino, directrice exécutive de l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires. La tuberculose est ainsi redevenue, après quatre années de pandémie de Covid-19, la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. En 2023, 1,25 million de personnes sont mortes de cette infection, soit, tout de même, un niveau plus bas que lors de la période prépandémique (1,34 million en 2019).
Ces progrès sont en grande partie dus aux avancées faites dans le développement d’outils de diagnostic et de nouveaux traitements – notamment contre les bactéries multirésistantes –, qui restent les nerfs de la guerre dans cette lutte contre la maladie. La tuberculose est causée par une bactérie, la Mycobacterium tuberculosis, aussi appelée bacille de Koch, qui se transmet par voie aérienne et atteint la plupart du temps les poumons, mais peut aussi infecter d’autres organes.
Cas de tuberculose multirésistante
Si on estime que près d’un quart de la population mondiale est infecté par cette bactérie, seulement 10 % de ces personnes développent la maladie, la plupart du temps en raison d’une immunodépression, comme les personnes atteintes du VIH, ou ayant de mauvaises conditions de vie (dénutrition, tabagisme, diabète). La plupart des cas de tuberculose sont enregistrés dans une trentaine de pays en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Plus particulièrement, cinq pays représentent à eux seuls plus de la moitié (56 %) du fardeau mondial : l’Inde (26 %), l’Indonésie (10 %), la Chine (6,8 %), les Philippines (6,8 %) et le Pakistan (6,3 %).
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