Twin Peaks n’est pas une série. Ce n’est pas un film. C’est une manière d’être. Twin Peaks, par l’intermédiaire de son créateur inspiré David Lynch (1946-2025), nous a enseigné une nouvelle façon de regarder, de penser, de vivre.
Twin Peaks nous a appris à regarder une série, ou un film, comme on se regarderait dans un miroir. Diffusé à la télévision le 8 avril 1990, le premier épisode s’ouvre sur l’image d’un miroir. Face à lui, une femme se maquille en chantonnant. Pendant ce temps, son beau-frère part à la pêche et découvre le cadavre d’une jeune fille de 17 ans : Laura Palmer. Laura Palmer, sa mort et son mystère, vont être le point de départ de la série.
Tout le long des deux premières saisons, nous reverrons des miroirs associés à l’image du mal. Celle du double maléfique, Bob, apparaît dans le miroir du père incestueux et assassin de Laura Palmer. Bob, c’est « le mal que les hommes font », dira, au milieu de la série, un personnage lors de l’arrestation de l’assassin par l’agent du FBI Dale Cooper. Ce dernier est un enquêteur mystique, guidé par des signes. Et puis il y a cette formule magique, presque un sort : « Fire walk with me » (« le feu marche avec moi »). Une phrase qu’on réentendra, encore et encore.
Dale Cooper est retenu dans la ville de Twin Peaks et une nouvelle aventure commence. Dans celle-ci, Cooper est toujours guidé par des signes. Mais les signes ne l’aident plus à résoudre une enquête policière. Ils le transportent jusqu’aux frontières du monde : la Black Lodge (« loge noire »), un lieu dans lequel vivent les esprits et les morts. Cooper entre dans la Black Lodge dans le dernier épisode de la deuxième saison, diffusé le 10 juin 1991. Mais ce n’est pas lui qui en sort. C’est son double, lui-même habité par Bob. On le voit lorsqu’il se regarde dans le miroir, et le brise.
Enquête mystique
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