- Le dirigeant russe a ouvert la porte à une rencontre directe avec le président ukrainien, mais uniquement à la fin des négociations de cessez-le-feu entre Kiev et Moscou.
- « Peu importe qui négocie, même si c’est le chef actuel du régime », a-t-il lancé, tout en remettant en cause la légitimité de Volodymyr Zelensky.
- La Russie refuse un cessez-le-feu inconditionnel proposé par l’Ukraine en préalable à toute discussion, poussant des demandes maximalistes que Kiev rejette.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Il n’exclut pas l’idée, mais pose ses conditions. Alors que les pourparlers de paix continuent de s’enliser, le dirigeant russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi 19 juin être « prêt »
à rencontrer son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky uniquement dans le cadre de la « dernière étape »
des négociations entre Moscou et Kiev (nouvelle fenêtre), après plus de trois ans d’assaut à grande échelle des forces russes chez son voisin.
« Je suis même prêt à rencontrer (Volodymyr Zelensky), mais seulement si c’est la dernière étape »
des pourparlers, a déclaré le président russe lors d’un échange avec des représentants d’agences de presse étrangères, dont l’AFP. Mais il a de nouveau mis en doute la légitimité de Volodymyr Zelensky, dont le mandat a officiellement expiré en mai 2024 (nouvelle fenêtre). Kiev n’a pas pu organiser d’élection présidentielle du fait de l’assaut russe et la mise en place de la loi martiale.
Il veut « éviter que de telles situations ne se reproduisent à long terme »
« Je suis prêt à rencontrer tout le monde, même Zelensky. Là n’est pas la question. Si l’État ukrainien fait confiance à une personne en particulier pour mener des négociations, mon Dieu, cela peut être Zelensky »
, a toutefois poursuivi le chef de l’État russe lors de cette table ronde organisée à Saint-Pétersbourg. « Peu importe qui négocie, même si c’est le chef actuel du régime »
, a-t-il même ajouté.
Il a également estimé qu’il fallait « trouver une solution qui, non seulement mette fin au conflit actuel, mais qui crée également les conditions nécessaires pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à long terme »
. Ces dernières semaines, le Kremlin avait déjà déclaré conditionner une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, qui serait la première depuis 2019 (nouvelle fenêtre), à l’obtention d’« accords »
préalables entre Moscou et Kiev.
Deux rounds de pourparlers entre Russes et Ukrainiens ont eu lieu à Istanbul (nouvelle fenêtre), mais n’ont débouché sur aucun progrès vers un cessez-le-feu dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés. Moscou, dont l’armée occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien, demande notamment à Kiev le retrait de ses forces de quatre régions dont Moscou revendique l’annexion, la renonciation de l’Ukraine à intégrer l’Otan et la limitation de la taille de son armée.
Volodymyr Zelensky appelle à maintenir « la pression » sur Moscou
Ce que Kiev refuse : début juin, Volodymyr Zelensky avait fustigé des
« ultimatums »
inacceptables (nouvelle fenêtre) pour son pays, qui demande un cessez-le-feu sans conditions en préalable aux discussions de paix, une proposition écartée par Moscou. Pour parvenir à imposer cette solution, « nous avons besoin de pression »
, a martelé le président ukrainien mardi lors du G7 au Canada, où il n’a pas pu rencontrer Donald Trump, parti plus tôt en raison du conflit entre l’Iran et Israël (nouvelle fenêtre). Le président américain, qui pousse pour une résolution rapide du conflit tout en vantant à chaque occasion sa relation privilégiée avec Vladimir Poutine, n’avait pas caché la veille son scepticisme face à d’éventuelles nouvelles mesures contre Moscou, dont des sanctions.
Vladimir Poutine a par ailleurs affirmé jeudi que le réarmement de l’Otan (nouvelle fenêtre) n’était pas une « menace »
pour la Russie, car son pays a, selon lui, les « capacités de défense »
nécessaires pour y faire face, après plus de trois ans de conflit en Ukraine qui a militarisé l’État russe. « Nous sommes autosuffisants en matière de sécurité »
, a-t-il assuré, se disant prêt à « contrer toutes les menaces qui se dresseront »
. Il s’est aussi félicité que son armée progresse « tous les jours »
sur la ligne de front, face à une armée ukrainienne moins nombreuse et en difficulté.
Sur le terrain, les forces russes continuent de pilonner chaque jour les villes et villages d’Ukraine. Elles ont mené tôt mercredi une série d’attaques contre Kiev, faisant au moins 28 morts, selon les autorités ukrainiennes, l’un des pires bilans dans la capitale depuis 2022.