Hasard de calendrier ou geste politique ? Mercredi 6 août, après près d’un mois et demi à louvoyer face aux exigences des partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI), les autorités de Kiev ont finalement confirmé Oleksandr Tsyvinsky comme nouveau chef du Bureau de la sécurité économique, une agence chargée de lutter contre la criminalité économique. Le gouvernement avait jusque-là fait en sorte d’éviter de finaliser la nomination du candidat, allant jusqu’à avancer des raisons de sécurité – la nationalité russe de son père – invoquées par le SBU, le service de sécurité d’Ukraine. Le choix de cet ancien enquêteur d’une agence anticorruption du pays avait été annoncé le 24 juin après une procédure de sélection de six mois réalisée par une commission indépendante.
A Kiev, beaucoup ont vu dans cette annonce, saluée par les institutions européennes, un lien évident avec la crise politique déclenchée deux semaines plus tôt par la présidence ukrainienne. La confirmation d’Oleksandr Tsyvinsky à la tête du Bureau de sécurité économique intervient en effet après que Volodymyr Zelensky a tenté de mettre fin à l’indépendance de deux agences anticorruption, en faisant voter une loi les mettant sous la responsabilité du procureur général, fidèle à la présidence, le 22 juillet.
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