C’était hier. Ou presque. Le 23 octobre 2023, à neuf mois des Jeux olympiques de Paris 2024, tout à sa volonté de construire « une nation sportive » et de favoriser l’insertion par le sport, le président de la République, Emannuel Macron avait annoncé le lancement d’un plan d’aide au recrutement et à la formation de « 1 000 éducateurs sociaux et sportifs » par 1 000 clubs dans 500 villes, 30 millions d’euros de financements sur trois ans à la clé. Un an plus tard, ce plan, dont la mise en œuvre avait déjà connu un coup de frein en juin, avec un gel de 50 % des crédits prévus, est stoppé.
Dans son projet de budget pour 2025, le gouvernement de Michel Barnier n’a pas reconduit les crédits affectés à ce dispositif. Cela ne signifie pas, pour autant, la fin du soutien public pour les clubs qui se sont engagés dans la démarche. L’Agence nationale du sport (ANS), qui a géré la mise en place de la mesure, devrait continuer à en assurer le financement sur les deux années à venir.
« L’ANS a engagé 7,5 millions de crédits en 2024 pour soutenir le recrutement de 750 éducateurs sur six mois » et elle « va puiser dans sa trésorerie les 15 millions d’euros nécessaires à la poursuite des contrats pour les années deux et trois », explique le député (Ensemble pour la République) de Saône-et-Loire Benjamin Dirx, rapporteur spécial sur les crédits sport au nom de la commission des finances.
Ce dernier dit « regretter le choix du gouvernement de ne pas poursuivre cette mesure, qui non seulement soutenait l’écosystème sportif, mais agissait également comme un vecteur d’inclusion pour les publics les plus éloignés grâce à la pratique sportive ».
Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, les députés ont cherché à contrecarrer les projets du gouvernement : la commission des affaires culturelles et de l’éducation a adopté un amendement visant à recréditer de 10 millions d’euros le plan de soutien au recrutement d’éducateurs. « Le bon fonctionnement et le développement des activités sportives reposent sur un triptyque formé par les clubs, les équipements et les éducateurs », a plaidé son auteur, Belkhir Belhaddad (Ensemble pour la République). Mais ce vote est resté sans suite.