Une peine d’un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende a été réclamée, mercredi 28 mai, par la procureure, Marion Adam, à l’encontre de la dirigeante de presse people, Michèle, dite « Mimi », Marchand. Jugée à Paris, elle est soupçonnée d’avoir fait du chantage à l’animatrice Karine Le Marchand à l’aide de photos où l’on voit sa fille mineure sortir de garde à vue en 2020. « Elle cherche à la mettre à son service en la “tenant” avec les photos de sa fille », a accusé la procureure, notant l’absence de « remise en cause » de la prévenue pendant le procès devant le tribunal correctionnel de Paris.
En février 2020, Mimi Marchand, 78 ans, avait alerté l’animatrice de L’amour est dans le pré qu’un « jeune » photographe inconnu avait tenté de lui vendre ces photos. Elle avait rassuré Karine Le Marchand, disant les avoir « bloquées » en donnant 3 000 euros au photographe. « Merci Mimi », avait répondu, soulagée, l’animatrice, avant de « rembourser » une première partie de l’argent avancé, 1 600 euros.
« Une contrainte morale insidieuse »
A la barre, la veille, Mimi Marchand a reconnu avoir « menti » – les images avaient été faites par l’un de ses paparazzi habituels, Sébastien Valiela.
Mimi Marchand s’est « traitée d’idiote et d’abrutie » devant le tribunal mais n’a pas donné plus d’explication, et il n’y a pas de « remise en cause », a insisté la procureure, évoquant un sentiment de « toute puissance », et rappelant que Mimi Marchand avait après ce « service » multiplié les demandes auprès de l’animatrice, maintenant ainsi une « pression ».
« Il s’agit pour Karine Le Marchand de sauver la réputation de sa fille, ça l’a placée dans des conditions qui l’ont conduite à remettre des fonds, une contrainte morale insidieuse », a souligné la magistrate. Elle s’est sentie « obligée ». Dans son travail, en tant que puissante patronne de la première agence photos de France, Bestimage, Mimi Marchand « a mis en place une stratégie pour se créer des obligés », a-t-elle poursuivi. C’est « malhonnête, peu glorieux, absolument amoral, et à mon sens un délit », a-t-elle aussi déclaré.
La reine de la presse people et communicante de l’ombre de puissants a écouté sans ciller. La veille, elle avait considéré, au sujet du « pouvoir de nuisance » qu’on lui prête : « Le manteau est un peu large pour moi. » L’audience se poursuit avec les plaidoiries de la défense, qui continuent lundi, dernier jour du procès. La décision devrait être mise en délibéré.