- Chaque année, 250.000 morsures de chiens dangereux sont signalées.
- Pour éviter de nouveaux drames, des maires mettent en place des systèmes d’alerte en temps réel sur l’application de leur ville.
- Patricia Hiverlet, grièvement blessée lors d’une attaque il y a deux ans, souffre toujours de nombreuses séquelles.
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Le 13H
Victime d’une attaque de chiens errants, Patricia Hiverlet témoigne dans le reportage TF1 en tête de cet article. « Je sortais de la pharmacie, je traversais la rue, et là j’ai vu le chien arriver au niveau de la quincaillerie »
. Ce sont en fait cinq chiens, un staff et quatre malinois, qui viennent de s’échapper d’une maison voisine, à Vailly-sur-Aisne (Aisne). « Les trois jeunes sont partis, mais les deux parents se sont acharnés sur moi jusqu’à ce qu’on vienne me sauver »
. Mordue aux pieds et aux bras, la quinquagénaire découvre alors la gravité de ses blessures. « Je regardais mes mains, mon doigt qui pendait et tout, c’était un film d’horreur »
.
Douze jours d’hôpital, plus d’un mois d’arrêt de travail et des cicatrices, toujours visibles deux ans après. « J’ai eu une infection suite aux morsures. La cicatrice fait vingt centimètres. »
Blessée aux deux mains, Patricia garde de graves séquelles. « C’est un handicap pour moi parce que maintenant je ne peux plus jardiner, ni conduire une voiture à vitesses. Je ne peux plus coiffer mes petites filles comme je les coiffais. »
La propriétaire des chiens a été condamnée pour négligence à neuf mois de prison avec sursis. Ses cinq chiens ont été euthanasiés. Pour éviter un nouveau drame, le maire de Vallée-sur-Aisne a mis en place un système d’alerte en temps réel sur l’application de la ville. « Quand un chien errant nous est signalé, immédiatement on crée une alerte de sorte à diffuser l’information très largement et à prévenir les risques. Plus de 1800 smartphones sont référencés »,
explique Arnaud Battefort (DVG).
Au cours des deux premières semaines de juin, trois animaux ont été signalés.
Selon la loi, un chien est considéré errant lorsqu’il se trouve à plus de 100 mètres de son propriétaire. Et dans ce cas-là, « l’animal peut être récupéré par la mairie, placé en fourrière. Et s’il n’est pas récupéré dans les huit jours, il peut être euthanasié »
, rappelle Hélène Gilliot, avocate, partenaire de la fondation 30 millions d’amis.
L’euthanasie, un refuge marseillais veut tout faire pour l’éviter. D’abord stérilisés, les chiens errants sont quotidiennement manipulés puis rééduqués. Avec un objectif : les rendre à nouveau adoptables. « Ça prend du temps de canaliser un chien, de le calmer, de refaire toutes les bases
, observe Yvan Zamboni, soigneur animalier. Mais on a des nouvelles de nos chiens qui sont adoptés. On se dit ‘c’est fou, il y a trois ans de ça, ce chien on avait du mal à l’approcher, et là, il est dans le canapé, les quatre pattes en l’air, en train de faire les câlins' »
. À la SPA Marseille-Provence, plus de 200 chiens errants sont récupérés chaque année, en attendant de trouver une nouvelle famille.