- Un Français a remporté mardi soir 250 millions d’euros à l’EuroMillions, le plus gros gain national dans un jeu de tirage.
- Comment pourra-t-il placer une telle somme, et que peut-elle lui rapporter en termes d’intérêts ?
- Un spécialiste de la finance nous répond.
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Quand l’EuroMillions joue avec les records
La somme peut donner le vertige. L’EuroMillions mettait en jeu mardi soir 250 millions d’euros, le montant maximal qu’il peut proposer. Et c’est un Français qui en a été l’heureux gagnant, devenant ainsi le plus gros vainqueur national dans un jeu de tirage, un tel jackpot n’ayant jusqu’ici été décroché qu’en Autriche et Irlande.
Ce pactole a de quoi faire rêver, mais comment ne pas perdre la tête et parvenir à bien le faire fructifier ? « La première chose à faire, c’est prendre une bonne douche froide,
s’amuse auprès de TF1info Olivier Weller, directeur général adjoint de MAIF Solutions Financières. Ensuite, il faut décider si vous décidez de faire bénéficier de cet argent des membres de votre famille »,
puisque vous pouvez demander à la Française des jeux de leur verser une partie des gains (nouvelle fenêtre) pour bénéficier de l’exemption fiscale accordée à ces jeux.
Une fois cette première étape passée, comment bien placer son argent, et que peut-il réellement vous rapporter ? « Tout dépend des personnes, il faut choisir un plan avec lequel on se trouve une confiance et que l’on comprend bien »,
détaille Olivier Weller qui conseille toutefois de diversifier ses placements pour obtenir les meilleurs résultats.
Plusieurs millions par an d’intérêts
« Avec 250 millions d’euros, on peut imaginer que le gagnant va vouloir arrêter de travailler, il va donc devoir obtenir des revenus complémentaires en phase avec le train de vie qu’il souhaite avoir »,
pointe notre spécialiste. Pour cela, « on va se tourner plutôt vers l’immobilier »,
en investissant notamment dans des SCPI (nouvelle fenêtre). Avec ces placements, « on peut estimer le rendement entre 4,5 et 5% »,
particulièrement en investissement dans « du bureau, mais aussi de la logistique et de l’industrie, en diversifiant entre différentes sociétés de gestion, pour mieux répartir les risques »,
détaille le professionnel, qui recommande également d’investir dans des résidences de service type résidences étudiantes, résidences de tourisme ou résidences sénior.
« L’intérêt de la résidence de service, c’est qu’on peut amortir le bien qu’on achète et que cela permet de réduire l’assiette imposable »
, pointe Olivier Weller, qui estime qu’en investissant ainsi environ 100 millions d’euros sur les 250 millions placés, il est possible de générer des revenus de quatre millions d’euros par an, soit environ 330.000 euros par mois.
Pour compléter, il est possible de placer le reste de la somme sur de l’Assurance-vie. « Là, l’objectif est d’avoir des revenus disponibles »
avec un grand nombre de choix en fonction des volontés du gagnant. « Je pense que quand on a 250 millions d’euros, la notion de risque est assez faible, donc on peut se permettre des placements plus osés »,
détaille le professionnel, qui estime les rendements aux alentours de 2% pour des profils qui investiraient notamment sur un fonds euros, un support d’investissement propre aux contrats d’assurance-vie et de capitalisation, relativement sûr. Un rendement qui permettrait de garantir environ 250.000 euros d’intérêts chaque mois pour 150 millions d’euros placés. Et que l’on ajoute donc aux 330.000 euros cités précédemment, soit 580.000 euros mensuels.
Diversifier ses interlocuteurs
Et pour s’assurer de gérer au mieux son argent, « il faut faire confiance à des intermédiaires reconnus »,
rappelle Olivier Weller. « Il faut éviter la combine du grand-oncle qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un. Allez auprès de personnes qui ont pignon sur rue. Il vaut mieux peut-être perdre une occasion et être sûr de récupérer son argent plutôt que de penser faire un bon coup et tout perdre ».
Dernier conseil pour le gagnant : travailler avec plusieurs intermédiaires financiers. « Il ne faut pas faire une confiance aveugle à une seule personne, avec ce niveau de gains, je conseille toujours d’avoir deux ou trois intermédiaires d’acteurs différents, c’est la meilleure façon de se protéger. C’est certes complexe,
mais gérer 250 millions d’euros
(nouvelle fenêtre), c’est une situation de toute façon complexe, même si elle est souhaitable pour tout le monde »,
conclut le spécialiste.
Pour aider les gagnants de ces sommes astronomiques, la Française des Jeux prend en charge les heureux élus et organise, chaque année, des séminaires pour les aider dans leurs choix, avec l’idée de les préparer à affronter les sollicitations et le tumulte qui les attend une fois le chèque encaissé. Au programme de ces rendez-vous : du coaching, de l’accompagnement psychologique, des conseils bancaires ou encore des conférences avec des anciens vainqueurs. Des rendez-vous qui s’adressent aux vainqueurs millionnaires.