« Tu ne peux pas faire autrement que d’être fan de Wemby ! Victor Wembanyama est le phénomène absolu du basket mondial pour les quinze prochaines années ! » Appuyé d’un bras sur la béquille qui retient sa démarche claudicante, le slameur Grand Corps Malade a l’œil qui brille : ces Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 ont failli lui faire oublier sa tournée des salles de France. Dans le « tour bus » qui le faisait passer du nord au sud, la télé diffusait en permanence sur l’ordinateur. « J’étais à fond, rigole-t-il. Et pas seulement pour le basket : comme toute la France, j’ai passé les Jeux à sauter d’une discipline à l’autre. Une réussite absolue, l’organisation, tous ces sites, toutes ces belles idées, la vasque qui s’élève… Et le plus beau, l’adhésion du public. Et ça, c’est une chose qui ne se décrète pas. »
La tournée terminée, il a rejoint illico, en compagnie de sa femme et de ses deux garçons de 14 et 10 ans, la place de la Concorde pour les compétitions de breaking, puis l’Arena de Bercy pour la demi-finale et la finale de basket. « Les Français battent le Japon de 4 points. Puis ils sortent le Canada et les Allemands… On a un truc en France : on peut compter sur les autres. On est bons dans les sports collectifs, s’exclame-t-il, refaisant les matchs. Et en finale, de les voir contre les douze Avengers de la team USA ! »
Longtemps, Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, a joué au basket à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), niveau Nationale 3. Un mètre quatre-vingt-treize qui fait pâle figure en regard des 2,24 mètres de Victor Wembanyama : « Normalement, à cette taille-là, remarque-t-il, tu es un peu pataud, tu ne cours pas très vite. Pas lui. Il file. Il est partout. » Il hoche la tête, admiratif. « A dire vrai, je connais la famille. Son papa, Félix Wembanyama, organisait des ateliers de slam à la MJC de Maurepas, dans les Yvelines, en 2005. Forcément, ça rapproche. »
Un biopic sur Aznavour
Fabien Marsaud, lui, se destinait à devenir professeur de gymnastique lorsque, en 1997, à 19 ans, lors d’une soirée en colonie de vacances, l’animateur fait un plongeon spectaculaire dans une piscine de Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, qui ne s’avère pas assez profonde ou pas assez remplie. Il touche le fond, se brise une cervicale. Trois mois en réanimation, un an de rééducation. Rêve brisé. L’homme est résilient. Il comprend que, pour survivre, il faut accepter. Il passe un diplôme de management sportif, entre au service marketing du Stade de France, où il restera presque quatre ans. « Les bureaux étaient dans le stade, j’allais prendre mon café dans les tribunes vides, c’était magique. Malheureusement, dans ce métier-là, on parle plus d’argent que de sport… Je me suis autoviré. »
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