« Le Grevio a constaté plusieurs fois des insuffisances dans le soutien dont bénéficient les ONG de défense des droits des femmes ou même des tendances inquiétantes qui vont jusqu’à réprimer le mouvement des femmes », écrivent dans leur rapport publié le 14 mai ces experts indépendants.
Chargé de veiller à la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul – le premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour éviter les violences envers les femmes – entrée en vigueur en 2014, ce groupe d’experts a étudié au cours de l’année dernière la place des ONG au sein de pays signataires comme l’Albanie, la France, la Finlande et la Suède.
« Ce rétrécissement de l’espace donné aux ONG ne vient pas de nulle part. Le contexte est aussi celui d’un rétrécissement général des droits » fondamentaux, explique mercredi la présidente du Grevio, Maria-Andriani Kostopoulou, s’inquiétant de la montée de l’extrême droite en Europe. Les mesures d’austérité ont également entraîné une réduction des financements octroyés aux ONG, précise le Grevio.
La présidente du groupe d’experts rappelle « l’impact négatif » qu’a eu le gel, par Donald Trump, des financements de l’Usaid, l’agence des Etats-Unis pour le développement international, sur le fonctionnement des associations. « En Grèce, par exemple, il y a des ONG de défense des droits des femmes qui fonctionnaient depuis des décennies (…) et qui sont sur le point de fermer ».
« Les ONG de plus petite taille, qui fournissent des services de soutien aux femmes et aux filles de communautés spécifiques, comme les femmes migrantes » et les victimes de violences génitales ou de mariages forcés « ont du mal à obtenir une reconnaissance officielle ou un partenariat avec les autorités ou à accéder au financement public », s’inquiète l’organe européen.
Celui-ci évoque aussi le « musellement et l’intimidation » des militantes, y compris des femmes journalistes. Avec 46 pays membres, le Conseil de l’Europe est la vigie de la démocratie et des droits de l’homme sur ce continent.