- Les stratégies d’autoprotection, comme la demi-vérité, minent la qualité des relations.
- Elles empêchent la sincérité et favorisent une mise en scène plutôt qu’un véritable partenariat.
- Une relation équilibrée nécessite de l’honnêteté et pas des stratégies d’évitement.
Dans un couple, chaque partenaire aspire à une relation saine, harmonieuse et équilibrée. Et pour atteindre cet équilibre, on souhaite se montrer tel qu’on est à l’autre, tout en gardant une image positive. Résultat : parfois, on peut marcher sur un fil suspendu entre vouloir être honnête, mais pas trop direct, se montrer vulnérable, mais pas fragile, authentique mais ne pas perdre la face. « Nous trouvons alors un moyen de paraître honnêtes sans avoir à affronter pleinement le malaise que cela engendre
« , explique le psychologue Mark Travers dans un article publié dans Psychology Today.
C’est, en quelque sorte, mentir par omission. Et, pour l’expert, ces petits arrangements avec la réalité peuvent être problématiques sur le long terme. « Si vous dites avoir « un peu trop dépensé » ou qu' »un imprévu est survenu ». Vous ne mentez pas, mais vous ne dites pas toute la vérité non plus. Vous avez l’impression d’agir avec dignité, mais en réalité, vous protégez votre image tout en laissant à votre partenaire le fardeau de ce qu’il ignore
« . Pour lui, cette habitude qui semble être saine est, en réalité, un « red flag » qui n’a pas sa place dans une relation. En effet, si pour beaucoup révéler qu’une partie de la vérité n’est pas bien grave, en réalité, cela a un nom : l’aveu partiel. Or, cette demi-vérité ne sert qu’à une chose, à savoir apaiser sa conscience et atténuer les conséquences émotionnelles. Elle permet d’éviter, probablement, les conflits et donne un semblant d’honnêteté.
Pourtant, ces aveux partiels « ne rétablissent pas la confiance et n’apportent aucun soulagement. Au contraire, ils plongent les deux partenaires dans un malaise émotionnel persistant. Vous n’êtes pas totalement absous de vos torts, et votre partenaire n’est pas pleinement informé non plus
« , explique Mark Travers. Au final, tout le monde est perdant. Par ailleurs, c’est la porte ouverte à une mauvaise habitude : on ne dit pas tout ce qu’il s’est passé dans une soirée, à qui on a envoyé un message et « chaque petite omission creuse un peu plus la distance entre vous et votre partenaire
» et la relation deviendra moins saine et moins sûre.
Une mise en scène et non plus un partenariat
L’autre « red flag » identifié par le psychologue est surnommé le « partage stratégique excessif ». Il s’agit de cette habitude de ne partager qu’une partie de ses émotions ou de ses intentions pour toujours paraître sous son bon jour auprès de l’autre. Ainsi, on parle d’une « semaine stressante », sans parler d’un excès de colère, d’une tristesse, d’un mauvais choix, d’une mauvaise décision ou de tout autre élément qui pourrait desservir. Or, « partager les détails de la situation donne un sentiment d’honnêteté, voire de vulnérabilité. Mais en réalité, vous détournez simplement l’attention de votre partenaire
« , souligne Mark Travers. Les éléments qui pourraient rapprocher et qui sont plus propices à l’authenticité, à la vulnérabilité, à l’émotion et à l’intimité sont passés sous silence. Résultat : la relation finit par être… vide. Pire, « les partenaires doivent faire un effort constant pour rester aimables, calmes et « bien dans leur peau »
. La relation ressemble à une mise en scène et non pas à un partenariat puisque tout ce qui fait le sel d’une relation est passé sous le tapis. Pour le psychologue, « ces deux habitudes paraissent souvent saines en apparence, mais, au fond, ce sont des stratégies d’autoprotection pouvant faire de vous un moins bon partenaire sans que vous vous en rendiez compte
« .









