Un tiers de la France est recouvert de forêts, mais celles-ci sont menacées par des pilleurs.
Le phénomène a pris une telle ampleur que la Fédération des syndicats de forestiers privés de France a décidé d’ouvrir une ligne téléphonique d’urgence.
Le chêne français est particulièrement prisé.
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Avec ses quelque 17 millions d’hectares de forêts, la France se place en troisième plus grand stock de bois en Europe, derrière l’Allemagne et la Suède. Cette richesse en fait la cible des convoitises : les forêts françaises sont menacées par des pilleurs. Le phénomène a une telle ampleur que la Fédération des syndicats de forestiers privés de France, Fransylva, a décidé d’ouvrir une ligne d’urgence (nouvelle fenêtre) pour lutter contre les vols d’arbres : le 01.47.20.90.58.
« Nous nous sommes dits qu’il était important que les propriétaires victimes de ces vols puissent nous contacter au niveau de la Fédération nationale« , a indiqué Anne Dunoyer, présidente de Fransylva Grand Est. « C’est pour ça qu’on a créé cette ligne avec ce numéro d’urgence. Ça permet qu’on puisse les accompagner déjà moralement. Et puis ensuite, ça nous permet aussi de les aiguiller dans les démarches qu’ils doivent entreprendre face à ce vol.«
Le chêne français est en particulier la cible des pilleurs
Les gains qui peuvent être tirés du vol de bois sont conséquents. Le chêne français est particulièrement prisé : son prix a doublé ces dernières années, et atteint désormais 300 euros le mètre cube. Or, les trois quarts des forêts françaises sont détenues par des propriétaires privés. En général, ces particuliers possèdent des petits terrains loin des habitations, laissés sans surveillance. Une aubaine pour les pilleurs.
Selon la fédération, il y a trois types de vols. Celui par escroquerie, lorsqu’un acheteur va harceler un propriétaire fragile et/ou âgé pour se procurer du bois à moindre prix. Celui par dépassement de limite, lorsque l’acheteur coupe plus que la parcelle prévue. Celui en bande organisée, lorsque les vols ont lieu en l’absence des propriétaires, après des repérages des lieux.
Et pour les propriétaires, il n’y a pas vraiment d’assurance contre le vol de bois en forêt. Certains sont même découragés, comme Thibault Philip, entrepreneur à Portes, dans le Gard : « On a déjà perdu du temps parce qu’il s’est fait voler du bois et on va reperdre une demi-journée à aller déposer plainte pour avoir la sortie en fait. On n’a pas de retour donc… Non, pas de plainte. »
La ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé suivre le dossier.