Alors qu’Alexandre Loukachenko, qui dirige la Biélorussie d’une main de fer depuis 1994, s’apprête à savourer sa septième élection lors d’un scrutin présidentiel frauduleux, le 26 janvier, son régime répressif a fait d’un prêtre catholique sa nouvelle victime.
Henrykh Akalatovitch, qui officiait dans la paroisse de Saint-Joseph, à Volojine, dans l’ouest du pays, a été condamné à onze ans d’enfermement pour « haute trahison », par un tribunal de la capitale, le 30 décembre 2024. La nouvelle a été rapportée par le portail d’information catholique biélorusse katolik.life, qui a précisé qu’aucune information sur les raisons de son inculpation n’avait filtré. Le verdict a été prononcé à huis clos.
C’est la première fois depuis la chute de l’URSS, dont la Biélorussie a fait partie jusqu’en 1991, qu’un prêtre est condamné pour un tel article du code pénal. Un autre prêtre, Vladislav Lazar, avait fait l’objet d’une détention provisoire pour le même motif, il y a une dizaine d’années, avant de finir relaxé. Le pouvoir était alors plus clément.
Société civile anéantie
La répression est allée crescendo depuis les élections d’août 2020, entachées de fraudes. La victoire proclamée d’Alexandre Loukachenko, face à l’égérie de l’opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa, avait déclenché un soulèvement inédit dans le pays. Depuis, la société civile a été anéantie, les médias indépendants ont été chassés hors des frontières, et des dizaines de milliers de citoyens ont choisi l’exil. Le centre biélorusse des droits de l’homme Viasna dénombre 1 265 prisonniers politiques. Et le tour de vis s’est accéléré à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, entraînant la Biélorussie dans la cobelligérance.
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