Le non-remplacement des enseignants a beau être un enjeu « prioritaire » pour le gouvernement, le ministère de l’éducation nationale se refuse habituellement à divulguer toutes les données dont il dispose pour quantifier la problématique. La mission de contrôle sur le remplacement menée par le sénateur Les Républicains de l’Oise Olivier Paccaud, et dont les conclusions sont rendues publiques jeudi 12 juin, livre donc une radiographie d’une rare précision sur un sujet au cœur des préoccupations des familles et de l’ensemble de la communauté éducative.
Le rapporteur spécial pour les crédits de l’enseignement scolaire pour la commission des finances dévoile ainsi l’ampleur de l’aggravation des défaillances en matière de remplacement des enseignants depuis 2018. De prime abord, les taux peuvent sembler élevés : durant l’année scolaire 2023-3024, 78 % des demi-journées d’absences sont remplacées dans le premier degré, ainsi que 94,8 % des absences longues (de plus de quinze jours) dans le second. Cependant ces taux, par ailleurs disparates selon les territoires, masquent une nette dégradation.
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