Une nouvelle étude, publiée en ligne par la revue Nature, mercredi 4 septembre, alerte sur l’importance de contrôler le taux de cholestérol dès le plus jeune âge. L’enjeu : mieux prévenir le risque de développement de l’athérosclérose, une maladie des artères caractérisée par l’accumulation, sur la paroi interne des vaisseaux sanguins, de « plaques » formées de graisses, notamment de cholestérol, principalement issues d’une alimentation trop grasse, et d’un amas d’autres débris. Des plaques menaçantes car instables : elles peuvent en effet se détacher de leur support. Entraînées par la circulation sanguine, elles risquent alors de former un caillot qui viendra obstruer une artère irriguant le cœur ou le cerveau. Et ce sera l’accident cardiaque (infarctus du myocarde) ou l’accident vasculaire cérébral (AVC), de survenue brutale.
Jusqu’à présent, l’athérosclérose était considérée comme une maladie des personnes d’âge mûr, sauf en cas d’hypercholestérolémie familiale, une maladie héréditaire. C’est pourquoi la plupart des programmes de dépistage ciblent les plus de 50 ans. Il s’agit de mesurer leur taux de cholestérol LDL, ou « mauvais cholestérol », une fraction des particules qui transportent le cholestérol dans le sang et qui est responsable du dépôt de ces plaques. Ce cholestérol LDL, selon les recommandations en vigueur, doit être inférieur à 130 milligrammes par décilitre de sang. Ce seuil peut même être abaissé à 110 mg/dl, voire à 70 mg/dl, quand la personne présente d’autres facteurs de risque (hypertension artérielle, tabagisme, diabète…) ou qu’elle a déjà des antécédents d’accident cardio-vasculaire (ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins).
Régime riche en graisses
De fait, « personne ne commence à faire attention à son propre taux de cholestérol assez tôt dans la vie », déplore Ziad Mallat, professeur de médecine cardio-vasculaire à l’université de Cambridge (Royaume-Uni) et chercheur Inserm à l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), à Paris. Ni les parents ni les médecins, par ailleurs, ne se préoccupent généralement du taux de cholestérol des enfants. Or, « éviter des taux de cholestérol élevés à tout âge, même chez des sujets jeunes, devrait entrer dans nos habitudes d’hygiène de vie », avertit le chercheur, qui a coordonné l’étude dans Nature.
Voici comment il en est venu à insister sur ce conseil. Certes, on savait déjà que le risque d’accidents cardio-vasculaires dépend de l’exposition cumulée au « mauvais cholestérol » tout au long de la vie, et donc qu’une exposition précoce aggrave ce risque.
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