La décision sans doute la plus emblématique du gouvernement du nouveau chancelier allemand Friedrich Merz en matière de politique intérieure a été retoquée par un tribunal administratif de Berlin lundi 2 juin. Celui-ci a rappelé que les demandeurs d’asile ne pouvaient pas être refoulés à la frontière allemande en l’absence d’une procédure dite de Dublin. Celle-ci impose de déterminer d’abord quel pays de l’Union européenne est responsable de la procédure d’asile, afin d’y renvoyer les personnes concernées.
Le tribunal a estimé que l’existence d’une situation d’urgence pour la sécurité ou l’ordre public qui aurait permis à l’Allemagne de se soustraire à cette procédure en vertu de l’article 72 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, n’était pas avérée. La police fédérale avait fait référence devant le tribunal au nombre élevé de demandes d’asile déposées en 2024, à savoir 229 751 premières demandes.
Le tribunal se penchait sur le cas de trois Somaliens qui avaient été renvoyés le 9 mai vers la Pologne depuis Francfort-sur-l’Oder, près de la frontière. Ceux-ci étaient arrivés de Pologne en train, avant d’être contrôlés à la gare de Francfort. Ils ont été renvoyés en Pologne le jour même, après avoir formulé une demande d’asile. Ils ont déclaré être entrés en Lituanie, un pays de l’Union européenne, via la Biélorussie. La décision du tribunal précise toutefois que les trois personnes « ne pouvaient pas exiger d’entrer sur le territoire allemand », la procédure de Dublin pouvant être menée dans une zone frontalière sans que cela implique une autorisation d’entrée.
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