Un vigneron a été condamné, mardi 2 septembre, à quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme, par le tribunal correctionnel de Reims pour avoir fabriqué dans l’Aisne du faux champagne à l’aide de vins d’Espagne et d’Ardèche, d’arômes et de gaz carbonique.
Jugé coupable d’escroquerie, d’usurpation d’appellation d’origine et d’abus de biens sociaux, Didier Chopin, 56 ans, a également été condamné à verser plusieurs millions d’euros de dommages et intérêts. Son épouse, jugée à ses côtés, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis.
Le tribunal, qui est resté proche des réquisitions du parquet, a, en outre, décidé d’interdire définitivement au couple de gérer une société et d’exercer une profession en rapport avec le champagne pendant cinq ans. Les peines sont assorties d’amendes de 100 000 euros pour chacun des prévenus et de 300 000 euros pour la SAS Chopin. Plusieurs millions d’euros de dommages et intérêts ont été accordés aux parties civiles et aux victimes, parmi lesquelles figurent le Comité Champagne et plusieurs acheteurs, dont la Scapest, centrale d’achat des supermarchés Leclerc.
La fraude, qui s’est déroulée entre 2022 et 2023, porterait sur des centaines de milliers de bouteilles, pour un préjudice estimé à plusieurs millions d’euros. La holding du vigneron comptait une centaine de marques, en plus de celle commercialisée sous le nom de « Champagne Didier Chopin », avait assuré lors du procès l’avocate du Comité Champagne, Me Diane de Valbray, citant par exemple la marque Stesson, vendue aux Pays-Bas. « On n’arrivera pas à savoir, hélas, le nombre exact » de bouteilles vendues en France et à l’étranger, en raison d’« une comptabilité totalement frauduleuse », avait-elle déploré.