Les évolutions législatives qui ont marqué l’enseignement supérieur et la recherche au cours des deux dernières décennies ont conduit à penser l’organisation et l’analyse des résultats de notre système d’enseignement supérieur et de recherche en des termes nouveaux. La récente initiative législative, qui propose de supprimer le Haut Conseil d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), semble bien éloignée d’une quelconque réflexion pour promouvoir une nouvelle approche du système.
Quels problèmes cette mesure prétend-elle résoudre ? Deux hypothèses sont possibles : l’une renvoie à la perspective qu’un éventuel nouveau pouvoir pourrait se doter des moyens de contrôler sans partage le système, l’autre à la réitération d’une exigence déjà apparue en 2013 et visant, pour répondre à un désir de retour aux pratiques antérieures, à la suppression de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Aéres), créée par la loi de 2006 sur la recherche.
Notons que la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso avait su résister à la même exigence en modifiant, par la loi qu’elle défendait, le format et le nom de l’agence sans en modifier la nature. Alors, que peut-on opposer à une telle proposition ? On ne saurait, en effet, se contenter de la déplorer.
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