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« Une catharsis nationale » : il y a 80 ans débutait le procès de Philippe Pétain

Espace PressePar Espace Pressejuillet 23, 2025
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  • Le procès de Philippe Pétain, chef de l’État français pendant l’Occupation allemande, s’est ouvert le 23 juillet 1945 devant la Haute Cour de justice de Paris.
  • Durant trois semaines, près de 70 hommes politiques, militaires, avocats se sont succédés à la barre, face à un maréchal Pétain silencieux, et reconnu coupable.
  • L’historien Julian Jackson revient pour TF1info sur ce moment crucial de l’Histoire de France.

« Accusé Pétain, levez-vous ! » C’était le 23 juillet 1945. Il y a 80 ans tout juste débutait l’un des procès les plus importants de notre histoire, celui d’un maréchal de France. Devant la Haute Cour réunie dans la première chambre du Palais de justice de Paris, Philippe Pétain, 89 ans, doit répondre de ses actes commis en tant que Chef de l’État français, entre 1940 et 1944, quand la France était sous l’Occupation allemande.

Le Maréchal Philippe Pétain dans la salle d’audience lors de son procès durant l’été 1945 devant la Haute Cour de justice de Paris pour intelligence avec l’ennemi – AFP

« On voulait à l’époque que le procès de Pétain soit le procès de Vichy et de la France qui a collaboré », explique à TF1info l’historien britannique Julian Jackson, spécialiste de l’histoire contemporaine française. « Le procès de Pétain était nécessaire, et il fallait aller vite parce que symboliquement, c’était en quelque sorte une catharsis nationale », souligne l’auteur du livre Le procès de Pétain : Vichy face à ses juges (Seuil, 2024). Durant trois semaines, près de 70 hommes politiques, militaires et avocats se sont succédés à la barre dans ce procès pour l’histoire, qu’on vous propose de revisiter. 

De Gaulle voulait juger le régime de Vichy, mais sans Pétain

À mesure que la France se libère du joug de l’Allemagne nazie, des cours de justice sont créées par le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) pour juger les collaborateurs au sein de l’État français et lancer « l’épuration ». Mais très vite, tout tourne autour de Philippe Pétain. « Charles de Gaulle veut donc faire un procès du régime de Vichy sans Pétain. Il aurait préféré que le maréchal trouve l’exil en Suisse, car il sait que la présence du héros de Verdun de la Première Guerre mondiale peut diviser les Français », rappelle Julian Jackson, qui a également publié la biographie De Gaulle : une certaine idée de la France (Seuil, 2019).

Je pense que Pétain ne se voyait pas comme un traître.

Julian Jackson, historien spécialiste de l’histoire contemporaine française

Sauf que Pétain, transféré en Allemagne par les nazis le 20 août 1944 au sinistre château de Sigmaringen avec de nombreux collabos, puis en Suisse au printemps suivant, revient de son propre gré en France le 25 avril 1945, prêt à affronter un procès public. « Je pense que Pétain ne se voyait pas comme un traître et qu’il s’est présenté à la frontière avec l’illusion qu’il restait un héros pour les Français », analyse le professeur d’histoire à Queen Mary University of London. Presque trois mois après son retour en France, le maréchal se retrouve sur le banc des accusés.

Pétain au centre des regards (presque) sans parler

Le premier jour, Philippe Pétain entre dans la salle d’audience à 13h10, en uniforme de maréchal de France, et avec comme unique décoration la médaille militaire. Avec une stratégie de défense élaborée par Jacques Isorni, l’un de ses trois avocats, qui savait que Pétain n’allait pas tenir à la barre : faire lire à l’accusé une déclaration en ouverture du procès, avant de s’enfermer dans un mutisme total. 

Chaque jour, un poignard sur la gorge. J’ai lutté contre les exigences de l’ennemi. L’histoire dira tout ce que je vous ai évité.

Philippe Pétain, lors de sa déclaration à son procès

Dans son unique prise de parole, Philippe Pétain s’adresse au peuple français : « Je suis demeuré à la tête d’un pays sous l’Occupation. Voudra-t-on comprendre la difficulté de gouverner dans de telles conditions ? Chaque jour, un poignard sur la gorge. J’ai lutté contre les exigences de l’ennemi. L’histoire dira tout ce que je vous ai évité ». « À votre jugement répondront celui de Dieu et celui de la postérité. Ils suffiront à ma conscience et à ma mémoire. Je m’en remets à la France », conclut-il.

« Tous les journalistes et les rares spectateurs présents dans cette salle exiguë étaient fascinés par ce vieux héros assis seul dans son fauteuil, qui s’endormait de temps en temps, et dont on ne savait pas ce qui se passait dans sa tête. Le silence laissait place à un mystère », raconte Julian Jackson.

Les témoignages de Léon Blum et Pierre Laval, les deux temps forts du procès

Pendant la première semaine du procès, les anciens hauts politiques de la IIIe République (Paul Reynaud, Édouard Daladier, Édouard Herriot) passent tour à tout devant le jury pour se dédouaner de la chute de la République. Mais le 27 juillet, Léon Blum, figure du socialisme, livre un témoignage « qui a ému et bouleversé l’auditoire par sa dignité », relate Julian Jackson. « Le peuple était là, atterré, immobile, se laissant tomber à terre dans sa stupeur et dans son désespoir et on a dit à ce peuple : cet armistice qui te dégrade, qui te livre n’est pas contraire à l’honneur. Et ce peuple l’a cru, parce que l’homme qui lui tenait ce langage parlait au nom de son passé de vainqueur. Et cet abus de confiance morale, eh bien, cela oui, je crois que c’est la trahison », exprime avec émotion l’ancien président du Conseil sous la IIIe République.

Léon Blum témoigne à la barre lors du procès de Philippe Pétain à l'été 1945. - AFP
Léon Blum témoigne à la barre lors du procès de Philippe Pétain à l’été 1945. – AFP

L’autre « grand événement du procès » selon l’historien est le retour inattendu de Pierre Laval, le 3 août 1945. Figure centrale de la collaboration, l’ancien chef du gouvernement de 1942 à 1944 s’était réfugié en Espagne, avant d’être envoyé aux Américains et extradé vers la France. 

Pendant deux jours, l’homme fort du régime de Vichy accable la défense du maréchal Pétain pour essayer de se protéger lui-même. « On allait trouver le Maréchal : il était toujours d’accord », raconte celui qui a été fusillé quelques mois plus tard pour haute trahison. À propos de la rencontre entre Pétain et Hitler à Montoire, le 24 octobre 1940, Laval affirme : « je ne l’ai pas emmené de force. Il n’a pas exprimé de répugnance ». « Tout le monde était choqué par la maigreur de Pierre Laval, mais c’était quelqu’un qui savait parler et il ne s’arrêtait pas », complète Julian Jackson. 

Pierre Laval, ancien vice-président du gouvernement de Vichy, témoigne au mois d'août 1945 lors du procès intenté à Philippe Pétain pour intelligence avec l'ennemi. - AFP
Pierre Laval, ancien vice-président du gouvernement de Vichy, témoigne au mois d’août 1945 lors du procès intenté à Philippe Pétain pour intelligence avec l’ennemi. – AFP

Un procès joué d’avance mais…

Après sept heures de délibérations, Philippe Pétain est condamné, le 15 août 1945, à la peine de mort, à l’indignité nationale, à la confiscation de ses biens par la Haute Cour. Mais en raison de son grand âge, sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité sur l’île d’Yeu (Vendée), où il meurt le 23 juillet 1951. 

C’est clair qu’on allait trouver Pétain coupable de quelque chose. Mais ce n’était pas un procès stalinien.

Julian Jackson, historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale

Julian Jackson insiste sur la tenue d’un vrai débat lors de ce procès malgré une issue connue d’avance : « C’est clair qu’on allait trouver Pétain coupable de quelque chose. Mais ce n’était pas un procès stalinien, dans le sens où il y avait quand même 70 témoins, trois avocats de la défense qui avaient accès aux documents et trois semaines de débat. Et il y a eu une vraie délibération du jury car la condamnation à la peine de mort s’est jouée à une voix près (14 contre 13, ndlr). » 

L’historien met aussi en lumière les divergences dans les accusations à l’encontre de Pétain, dont la Haute Cour n’a pas prouvé qu’il avait comploté contre le régime avant 1940.

La déportation des Juifs, grande absente

« Ce qui nous frappe le plus en tant qu’historiens aujourd’hui, c’est l’absence de la question de déportation des Juifs. Cela montre à quel point notre vision de l’histoire n’est pas exactement la même et qu’on n’avait pas compris à l’époque la spécificité de l’Holocauste », analyse Julian Jackson. Selon lui, le procès de Maurice Papon en 1997 a été le procès sur Vichy sur la question juive. « Si on avait un nouveau procès Pétain, je pense que son crime serait la complicité du régime de Vichy dans la déportation des Juifs », poursuit-il, à propos d’un procès où il n’y avait pas véritablement de partie civile puisque les victimes n’étaient pas appelées à témoigner.

C’est surtout après 1968 que les historiens reviennent sur cette période douloureuse que les Français ont tenté d’oublier à l’issue du procès, préférant regarder vers l’avenir au moment de la reconstruction du pays au début des Trente Glorieuses. Car de nombreuses questions restaient en suspens en 1945, selon Julian Jackson. « Les procès sont symboliques et les questions qu’on se posait sur Vichy étaient trop compliquées pour être débattues en trois semaines. Je pense qu’on ne peut pas faire l’histoire dans un procès. »


Victor GAUTIER

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