Pour Elena Miloutina et son fils de 9 ans, ce vendredi 9 mai sera le jour du souvenir. « En honneur de mon arrière-grand-père, mort [en combattant] contre l’Allemagne nazie. Et en mémoire de mon mari, mort sur le front en Ukraine. » La voix douce, Elena Miloutina raconte que les célébrations du 80e anniversaire de la victoire de la Grande Guerre patriotique [la seconde guerre mondiale en Russie] se passeront en famille, entre générations fauchées par le destin des conflits.
A Veliki Novgorod, une ville de 220 000 habitants située entre Moscou et Saint-Pétersbourg, mélange de charmantes rues historiques des temps impériaux et de longues avenues héritées des décennies soviétiques, Elena Miloutina et son fils iront applaudir le défilé militaire local sur la place centrale. De loin, à la télévision, ils suivront également la grande parade sur la place Rouge, à Moscou.
Mais mère et fils s’apprêtent surtout à participer au Régiment immortel, la populaire marche du souvenir, organisée, ces dernières années, à travers le pays, après les démonstrations militaires. Avec, au milieu de la foule, dans les mains d’Elena Miloutina et de son garçon, deux photos, les portraits de l’arrière-grand-père et du mari. « Notre mémoire est presque génétique », dit-elle, dans son bureau de directrice du principal lycée de Veliki Novgorod (anciennement Novgorod). Autour, professeurs et élèves s’affairent.
Lundi 5 mai, à quatre jours des festivités, un « concert de la victoire » est organisé dans la salle des fêtes de cet établissement récemment refait à neuf, parmi les « grands projets nationaux » de Vladimir Poutine.
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