- Les ressortissants français souhaitant quitter Israël ont du mal à le faire.
- Une Française a décidé de prendre un bateau pour quitter le pays.
- Après presque 20 heures sur un chalutier, elle a pu rejoindre Chypre.
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LCI Midi
Les soudaines frappes israéliennes en Iran vendredi 13 juin, suivies par une réplique iranienne, ont eu de quoi surprendre les ressortissants Français habitant en Israël ou visitant le pays. Et malgré les promesses du ministère des Affaires étrangères de faciliter le rapatriement des Français, quitter Israël se révèle difficile. « Après une semaine à essayer de trouver une solution pour être rapatriés en France et pour retrouver nos enfants, nos familles, notre travail, on n’avait aucune nouvelle de l’ambassade, même si on était inscrits sur les listes pour un rapatriement
« , témoigne sur LCI Gwenael Darmon, ce samedi 21 juin.
« On a trouvé un bateau israélien, une sorte de chalutier de pêche, qui a accepté de nous prendre
« , décrit cette Française venue en Israël rendre visite à des amis. « On l’a pris hier à 13h, ce bateau. C’est vingt heures de traversée dans des conditions très précaires, puisqu’on a dormi sur le pont, sur des matelas à même le sol. Mais c’était la seule solution qu’on ait trouvée pour rejoindre Chypre depuis
Haïfa
. »
On est livrés à nous-mêmes
On est livrés à nous-mêmes
Gwenael Darmon
Le bateau dans lequel la Française a embarqué a pu partir quelques minutes avant la frappe qui a touché la ville côtière israélienne. « Quand on a entendu qu’il y avait un missile qui arrivait sur le port d’Haïfa, on a eu très peur parce que là, on n’avait pas d’abri quand on était sur le bateau et on s’est dit que si le missile tombait sur nous, c’était fini
« , se souvient-elle.
Gwenael Darmon déplore le silence de l’ambassade française et des autorités. « On s’est inscrit sur le fil d’Ariane dès le lendemain de notre arrivée, c’est-à-dire vendredi dernier. Depuis, on a appelé le consulat, l’ambassade. On n’a jamais eu aucune nouvelle
. » Le service « Fil d’Ariane » permet aux ressortissants français à l’étranger d’être alertés et de recevoir des consignes de sécurité en cas d’événement comme des troubles politiques ou une catastrophe naturelle.
Le Quai d’Orsay a indiqué qu’un avion devrait décoller dimanche d’Amman, la capitale de la Jordanie, affrété pour le rapatriement des Français. Une option que la Française a rapidement écartée : « Un seul avion ne suffira absolument pas à ramener tout le monde, d’autant que le premier vol est dédié de toute façon aux personnes qui en ont le plus besoin, qui peuvent être malades ou très âgées. Nous, on n’avait pas du tout envie de prendre cette place
« , explique-t-elle.
Elle a donc opté pour le bateau, avec l’espoir, une fois à Chypre, de prendre un avion vers la France. À bord, de nombreuses nationalités, et d’autres ressortissants français.
« Ça coûte très cher, la traversée, et ensuite, il faut prendre des vols, des hôtels… On est livrés à nous-mêmes
« , regrette Gwenael Darmon.