Déjà condamnée pour apologie du terrorisme à cause de propos relatifs à l’attaque du Hamas du 7-Octobre, une influenceuse a été à nouveau condamnée, mardi 8 avril, à cinq mois de prison avec sursis, pour provocation à la haine envers la communauté juive. La prévenue doit notamment verser 1 000 euros de dommages et intérêts à chacune des sept associations parties civiles, ainsi que 500 euros à chacune au titre des frais de justice.
Les vidéos de Warda A. avaient fait l’objet de nombreux signalements auprès des autorités. L’une d’elles, dans laquelle elle ironisait au sujet du récit rapporté par un secouriste israélien mais non confirmé par les autorités, selon laquelle un bébé israélien aurait été placé dans un four par des membres du Hamas, lui avait valu dix mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme. Son avocate avait annoncé qu’elle ferait appel.
Dans le cadre de ce nouveau jugement, la trentenaire, présentée comme influenceuse et mannequin, avait en outre été poursuivie pour incitation à la haine à cause d’autres propos, issus d’une vidéo dans laquelle elle commentait la prise d’assaut d’un aéroport du Daghestan par une foule hostile à Israël, et d’une autre dans laquelle elle évoquait son propre placement en garde à vue.
Le tribunal correctionnel de Paris a souligné que la prévenue y reprenait des « poncifs antisémites » et visait « en réalité à travers le terme “sionistes” les personnes de confession juive ». Pour la 17e chambre du tribunal, ses propos « constituent une exhortation directe à la haine ou à la violence envers un groupe entier de personnes », « visées ici en raison de leur religion, essentialisées et stigmatisées ».
Pour motiver sa décision, le tribunal souligne que ces propos, « valorisant et légitimant » une « traque menée par une foule visant des personnes de confession juive », « étaient d’autant plus dangereux qu’ils s’inscrivaient dans un contexte social d’exacerbation des tensions, un mois après les événements du 7 octobre 2023, et pouvaient dès lors avoir des conséquences particulièrement graves en incitant à des passages à l’acte violents ».