Une journaliste de Franceinfo a été agressée lors du rassemblement lundi à Paris à l’appel de la gauche en soutien aux militants du bateau humanitaire Madleen qui tentait de rallier Gaza, a dénoncé la chaîne de télévision, mardi 10 juin. Éléonore Bailly a été « verbalement et physiquement agressée », alors qu’« elle exerçait simplement son métier », a dénoncé la chaîne sur X, soulignant que « rien ne justifie la violence contre les journalistes ».
La journaliste intervenait en direct en fin de journée depuis la place de la République lorsqu’elle a été interpellée par un homme criant « Franceinfo facho ». On a pu la voir tirée par le bras et sortir du cadre, avant que son direct ne soit interrompu.
Dans un communiqué, la Société des journalistes (SDJ) de Franceinfo a condamné cette agression, qui aurait pu selon elle dégénérer davantage si les équipes de sécurité n’étaient pas intervenues. « Nous nous interrogeons sur le climat qui rend possible de tels actes. Sur la manière dont certains discours politiques entretiennent une défiance envers les journalistes », a ajouté la SDJ.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir en France à l’appel de la gauche pour s’inquiéter du sort des 12 militants à bord du voilier Madleen, arraisonné lundi par les autorités israéliennes à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza, dans les eaux internationales, et dérouté jusqu’en Israël.

Emmanuel Macron a appelé au retour en France « dans les plus brefs délais » des six ressortissants français. Deux d’entre eux, arrêtés lundi soir par les autorités israéliennes à leur arrivée au port d’Ashdod, ont accepté leur expulsion d’Israël et quatre, dont l’eurodéputée « insoumise » Rima Hassan, ont refusé, a déclaré mardi le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Selon La France insoumise, les quatre Français « ont refusé de signer un papier qui mettait comme condition de reconnaître que leur entrée sur le territoire était illégale ».
Le voilier, avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, était parti d’Italie le 1er juin pour « briser le blocus israélien » de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de vingt mois de guerre. Il a été affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens lancé en 2010, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus du territoire palestinien.