En répondant à une question du magazine Challenges, en février 2019, sur l’état des rues de la capitale, la maire de Paris, Anne Hidalgo, éclairait un débat qui anime les professionnels de l’urbain depuis au moins trois décennies. Cette saleté qu’on lui reproche tant ? « Toutes les grandes villes ont ce problème, New York, San Francisco, Los Angeles… Ce sont des villes où, chaque jour, viennent des millions de personnes. A Paris, on passe de 2,2 millions à 5,5 ! (…) On avait calibré les effectifs de la propreté sur le nombre d’habitants. En réalité, il faut tenir compte du nombre de personnes qui fréquentent Paris ! », répondait Anne Hidalgo.
Le nombre de résidents d’un territoire versus le nombre d’« habitants », c’est-à-dire ceux qui y travaillent, le visitent, y dînent mais n’y dorment pas forcément, est précisément le sujet sur lequel planchent l’ingénieur spécialiste des transports Jean Coldefy, et le géographe Jacques Lévy. Grâce aux données de téléphonie Orange fournies sur la France entière (achetées par le groupe Transdev), les deux experts mesurent le taux de présence à l’échelle d’une zone IRIS (îlots regroupés pour l’information statistique), soit, en ville, un lieu qui compte près de 2 000 personnes et, dans le rural, peut s’étendre à la commune.
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