« Une première histoire du trumpisme », de Maya Kandel, Gallimard, « En attendant le réel », 190 p., 19 €, numérique 14 €.
Chacun garde en mémoire les faits relatés par Maya Kandel dans Une première histoire du trumpisme. Pourtant, le nouveau livre de l’historienne française se révèle indispensable, ne serait-ce que parce qu’il fixe avec précision les étapes de la conquête du pouvoir par Donald Trump, à l’heure où tant de faits sont mis à mal par son camp. Mais il peut surtout nous aider à prendre la mesure de la principale arme du milliardaire : le récit qu’il a construit au long de sa carrière.
De son essor médiatique dans les années 1980 à sa première élection en 2016, puis à sa seconde victoire en 2024, la mythologie crépusculaire, revancharde, antiélite que porte aujourd’hui le trumpisme a été précédée par des formes différentes de discours, évoluant au gré des circonstances. Et d’abord celle, qui resurgit avec force aujourd’hui, d’une « obsession du déficit commercial » et d’une « certaine hostilité envers des alliés qui profiteraient de l’Amérique ». A la fin des années 1980, Trump met en scène cette colère à travers des pages publicitaires qu’il s’offre dans les grands journaux américains.
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