Vingt-quatre jours d’audience, étalés sur sept semaines, avec des dizaines de témoins et autant journalistes relatant les moindres rebondissements en direct : le procès qui s’est conclu, jeudi 15 mai, devant le tribunal de Sandnes, au sud-ouest de la Norvège, n’avait rien d’ordinaire. Révélant au grand jour les sombres secrets d’une des familles les plus médiatisées du pays, il a passionné les Norvégiens. Sur le banc des accusés, Gjert Ingebrigtsen, 59 ans, père et ancien entraîneur de la star mondiale du demi-fond, Jakob Ingebrigtsen (24 ans), était jugé pour des violences commises contre son fils pendant dix ans, et sa fille de 18 ans (restée anonyme), sur une période de quatre ans.
Les plaintes déposées par plusieurs de ses autres enfants ont été classées sans suite, pour cause de prescription. Sur les sept frères et sœur, dont trois sont des athlètes de haut niveau, cinq ne parlent plus à leurs parents. Cette fratrie, les Norvégiens l’ont vue grandir, dans le docu-réalité « Team Ingebrigtsen », diffusé entre 2016 et 2021, sur la chaîne publique NRK.
L’émission a d’ailleurs été au cœur des débats. La défense a estimé que l’absence de violence à l’image constituait la preuve que Gjert Ingebrigtsen était innocent. Ses enfants, au contraire, ont assuré que l’émission ne reflétait pas leur vie sous l’emprise d’un père tyrannique, qui a instillé la peur en eux. « Après de nombreuses années de bon entraînement, je suis devenu rien du tout. Une machine qui fonctionne quand on me le demande, mais qui ne fait rien d’autre », a témoigné Jakob Ingebrigtsen, au début du procès.
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