Le site de la société Eurenco, qui produit de la poudre à propulsion d’obus à Bergerac, en Dordogne, a de nouveau été survolé par un drone non identifié, mercredi 12 novembre, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture et du parquet.
Cette unité qui peut produire jusqu’à 1 200 tonnes de poudre par an pour l’armée française avait déjà fait l’objet de deux survols illégaux, lundi soir.
« De nouveaux faits de survol illicite du site de production d’Eurenco par un drone se sont produits hier », a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Anne-Cécile Dumonteil, procureure de la République à Bergerac. Une enquête en flagrance « du chef de survol volontaire par le pilote d’un aéronef d’une zone interdite » a été confiée au commissariat de Bergerac. « Malgré la mobilisation immédiate de la police nationale, les recherches pour retrouver le télé-pilote se sont avérées vaines », a déclaré un porte-parole de la préfecture, également cité par l’AFP.
La société a annoncé jeudi soir avoir déposé plainte, comme elle l’avait fait après les premiers survols, mardi, et « ne fera pas d’autres commentaires à ce stade » pour « des raisons de sûreté et de défense ».
Le parquet de Mulhouse (Haut-Rhin) avait annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête après le passage, la veille, d’un drone au-dessus du commissariat de la ville et d’une gare située à proximité où se trouvait un convoi transportant des chars Leclerc.
Eurenco, créé en 2004, est le leader européen des poudres et explosifs avec deux sites en France (le deuxième se trouve à Sorgues, dans le Vaucluse), un en Suède et un en Belgique. L’entreprise compte quelque 1 700 employés et son chiffre d’affaires, qui a doublé en cinq ans, s’élevait à près de 500 millions d’euros en 2024. Ses poudres propulsives ou explosives sont utilisées dans l’ensemble des munitions françaises et beaucoup de munitions européennes telles que les bombes, charges de missiles ou de torpilles et d’obus.
Son unité périgourdine a été inaugurée en mars, près de vingt ans après la délocalisation de la production de poudre en Suède, en 2007, faute de commandes. Il s’agit d’une relocalisation stratégique au moment où l’Europe souhaite se réarmer.









