Quelques mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, les Européens évoquaient déjà la nécessité de se passer totalement de l’énergie russe, dont ils étaient hautement dépendants et qui permettait à Moscou de financer sa guerre. Il leur aura fallu plus de trois ans pour se doter, enfin, d’un plan pour y parvenir. La Commission l’a présenté, mardi 6 mai, et elle compte le traduire, en juin, en propositions législatives contraignantes, qui devront ensuite être validées par les Etats membres et le Parlement européen.
A dire vrai, les Vingt-Sept ont déjà largement réduit leurs importations d’hydrocarbures russes. En août 2022, ils ont arrêté d’acheter du charbon russe, qui représentait alors la moitié de leur consommation. En décembre de la même année, ils ont renoncé à 90 % de leurs importations de pétrole. Enclavées, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont obtenu de pouvoir continuer à être approvisionnées par le pipeline russe Droujba, le temps de trouver une solution de rechange.
Depuis, Prague a pris ses dispositions, contrairement à Budapest et Bratislava, dont les dirigeants affichent leur proximité avec Vladimir Poutine. Et Moscou a su mettre en place des dispositifs de contournement des sanctions, qui ont atténué la portée de l’embargo communautaire. Mais, in fine, celui-ci a porté ses fruits : le pétrole russe représente aujourd’hui 3 % des importations européennes, contre 27 % avant la guerre.
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