Ce n’est pas la fin de l’été, mais la rentrée est déjà là : le week-end des 24 et 25 août marque le coup d’envoi des universités d’été des partis politiques, notamment de La France insoumise (LFI), des Ecologistes et du Parti communiste. Depuis 2022, le rendez-vous semble avoir repris une vigueur incontestable. Après le chamboule-tout de 2017, certains partis très fidèles à l’exercice, comme le Parti socialiste (PS) ou Les Ecologistes, avaient soit supprimé, soit réduit au minimum le rendez-vous.
Cette année, Les Ecologistes, qui organisent des Journées d’été depuis la fondation des Verts au début des années 1980, ont annoncé 3 000 personnes à Tours, un record d’après eux. Le PS, qui ne donne pas encore de chiffres, parle d’inscriptions « en hausse » pour son événement à Blois, du 29 au 31 août. Mais on est loin des grandes heures : le parti a revendiqué jusqu’à 5 000 militants à La Rochelle, au fameux Espace Encan, l’ancienne criée où avaient lieu les rencontres, à la veille de la primaire ouverte socialiste, en 2011. Cette délocalisation à Blois coûte aussi trois fois moins cher au PS, selon une responsable de l’organisation.
« L’université d’été du PS à La Rochelle, c’était devenu un paradigme, la forme la plus pure de l’université d’été politique », juge Rémi Lefebvre, professeur de science politique à Sciences Po Lille et à l’université de Lille, qui fut lui-même membre du PS. D’abord rendez-vous de formation de militants autour d’ateliers ou de conférences, les universités d’été sont naturellement devenues un moment de convivialité militante, puis finalement un rendez-vous de rentrée médiatique incontournable. Si la dernière dimension domine aujourd’hui, les autres éléments sont toujours bien présents.
Rapport différent aux militants
Même si pour les militants l’occasion de croiser les ténors nationaux des partis est sans doute un plus, c’est probablement davantage le programme des ateliers et l’opportunité de rencontrer d’autres militants qui motive les congressistes à, tout de même, payer le transport, le logement et l’inscription à ces événements. Avec les années, les programmes sont même devenus très copieux : chez LFI, qui a pris le pli d’organiser ses « Amfis » dès 2017, on compte près d’une centaine de rendez-vous (conférences, formations, entretiens…) en quatre jours, sans compter les concerts, pièces ou films diffusés, ni même les « Amfis jeunes », organisés en début de semaine.
Si ce sont les partis de gauche qui se sont montrés les plus fidèles à l’exercice, c’est à droite qu’on trouve les premiers exemples : les Jeunes giscardiens dans les années 1970, puis le Rassemblement pour la République (RPR) au début des années 1980. Emilien Houard-Vial, doctorant et enseignant en science politique, remarque que « traditionnellement à droite, c’est plutôt un événement partisan de sociabilité, où le parti peut démontrer l’entente de ses dirigeants, sa vivacité. Mais pas un endroit où on forme les gens ». Exemple chez Reconquête !, où l’université d’été annoncée cette année se limite à un banquet et à un meeting de son président, Eric Zemmour. Le parti Les Républicains n’a, lui, rien programmé à cette heure.
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