La sensation de vitesse est impressionnante : avalant marches, rochers et virages, sans jamais ralentir, il dévale la pente à toute vitesse. Respectivement devant et derrière Kilian Jornet, éminence de l’ultra-trail et de l’aventure en montagne, un coureur et un vététiste tentent de suivre le rythme de l’athlète, tout en le conservant dans le champ de leur caméra.
« Filmer une course de trail est extrêmement exigeant, physiquement et mentalement, relate le camera runner catalan Biel Rafols, qui a publié la séquence sur ses réseaux sociaux. On doit être capables de se déplacer sur des terrains instables, et surtout, surtout, ne jamais gêner les coureurs. »
Depuis plus d’une décennie, l’ultra-trail se développe et se professionnalise et, comme dans tous les sports, cet essor s’accompagne d’une volonté d’en diffuser les plus grandes épreuves. « La production audiovisuelle a évolué depuis environ dix ans, pour aboutir à une diffusion en direct, avec notamment le suivi de la tête de course hommes et femmes », expose Antoine Aubour, directeur marketing, communication et médias de l’UTMB Group, dont la 21e édition de la course reine, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (176 km et près de 10 000 m de dénivelé positif), a débuté vendredi 30 août, à 18 heures.
A l’image de ce qui se fait dans les grands rendez-vous de cyclisme, comme le Tour de France, les organisateurs s’attachent également à valoriser le décor – ici, le massif du Mont-Blanc – dans le produit qu’ils proposent aux diffuseurs – la chaîne L’Equipe, pour l’UTMB, depuis deux ans.
Les cadreurs forment un relais
« On a été contactés en 2012 par l’UTMB, qui avait la volonté de couvrir l’événement en direct, raconte Isabel Levionnois, dirigeante d’Outdoor Sport Live (OSL), la société chargée de produire les images de l’UTMB (parmi d’autres courses de trail). A l’époque, c’était improbable, car on parle d’un événement couvrant trois pays [France, Italie et Suisse], sur un terrain où le suivi ne peut pas se faire de manière classique, avec des motos, comme sur un marathon ou une course de vélo. Et il a d’abord fallu réfléchir à la manière dont les cameramen allaient pouvoir suivre la course. »
Difficile, en effet, d’emboîter le pas, à travers la montagne, à des athlètes tenant parfois davantage du bouquetin que du bipède. « Tous les “runners” de notre dispositif sont d’abord d’excellents traileurs », complète la dirigeante. Parmi eux, Sébastien Chaigneau, deux fois sur le podium de l’UTMB au tournant des années 2010, ou Fleury Roux, parmi les meilleurs Français de la discipline.
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